Dans la commune rurale de Komsilga, plus précisément à Tengadogo, les habitants ne parlent plus le même langage. Une rumeur de recensement pour le lotissement divise la population.
« C’est une incompréhension et un manque de confiance qui existe dans ce quartier. Cela a créé cette division que nous vivons actuellement. Ceux-là qui doivent mettre de l’eau dans leur vin refusent de le faire », explique Simon KABRE, Secrétaire général du bureau du quartier Tengadogo non loti.
Monsieur KABRE accuse un habitant du quartier d’être l’auteur de ce remue-ménage. Il explique que celui-ci, ayant une dent contre les responsables du bureau, a fait circuler l’information selon laquelle, il y aura un déguerpissement à Tengadogo. Cette rumeur a semé la psychose et la division dans le quartier. Jusqu’à présent l’auteur de la « fausse information » refuse catégoriquement de donner les preuves de ce qu’il avance. Surtout, il ne cherche pas à rencontrer les responsables du quartier.
Le bureau des responsables du quartier
La population, elle, se trouve dans un imbroglio total. « Un matin, des gens sont venus marquer des numéros sur nos concessions sous prétexte de nous aider. Puisqu’on ne comprenait rien, nous nous sommes rendus chez les conseillers municipaux et ils nous ont dit qu’ils négociaient le lotissement de cette zone », explique Chaïbou CISSE, habitant du quartier. Selon lui, cette affaire est obscure, car le recensement a été partiel. C’est cette situation qui crée actuellement la polémique, car il y a toujours des terrains vides dans la zone concernée.
Chaïbou Cissé plaide pour un concensus entre les deux parties
En rappel, c’est le 8 avril 2015 que le Conseil des ministres a pris un décret portant suspension des attributions de parcelles, ainsi que des opérations de recensement en vue d’un lotissement ou d’une restructuration dans les communes urbaines et rurales du Burkina Faso.
« Nous sommes conscients que le lotissement a été suspendu par le gouvernement, mais nous avons voulu que nos conseillers municipaux nous aident à lotir notre zone », a déclaré Simon KABRE. Raison pour laquelle, ces conseillers ont voulu recenser les habitants du quartier. Les informations recueillies devaient être transmises à deux structures, à savoir une société immobilière et un projet de construction d’une maison de cancérologie, qui dans leur réalisation, vont profiter pour lotir la zone.
Un terrain non construit
Une version qui ne fait pas l’unanimité, car pour nombreux d’habitants, le conseil municipal veut céder la zone à une société immobilière.
Cryspin LAOUNDIKI