L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), structure chargée du contrôle et de la lutte contre la corruption au Burkina Faso, a relevé des irrégularités récurrentes dans la gestion gouvernementale dans son rapport général annuel d’activité 2017. Un audit a été réalisé sur la gestion financière et comptable exercice 2016 de la présidence du Faso, du premier ministère, des départements ministériels et de quelques institutions, couvrant la période allant du 29 décembre 2015 au 31 décembre 2016.
L’audit a concerné les domaines de la commande publique, la gestion des comptes de dépôt, la gestion des régies d’avance et caisses de menues dépenses, la gestion du carburant et des lubrifiants. Les structures concernées sont entre autres la présidence du Faso, le premier ministère et les départements ministériels notamment les DAAF/DAF. Cependant des irrégularités récurrentes ont été relevées notamment dans la gestion des régies d’avances et du carburant et lubrifiants.
Selon le rapport de l’ASCE-LC, des malversations ont été relevées au niveau du contrôle des régies d’avances. En effet, on note un dépassement des seuils autorisés de 146 672 760 francs CFA de dépenses exécutées, en plus de 403 942 970 francs CFA de dépenses irrégulières dont 13 651 745 francs CFA sont des dépenses inéligibles. En matière de recommandations, l’ASCE-LC invite les principaux concernés à un respect strict de la réglementation en matière de gestion des régies d’avances.
Quant à la gestion du carburant et des lubrifiants, l’ASCE-LC relève une consommation irrégulière de 250 558 270 francs CFA dont 245 875 770 proviennent de la présidence du Faso, soit 98,13%. « Cette situation s’explique par l’absence de textes de répartition et partant du manque de transparence dans la gestion ; d’où des risques de détournement », explique le rapport. En effet, malgré la recommandation de l’ASCE-LC sur l’élaboration de textes sur la gestion du carburant et des lubrifiants, quatre (4) structures dont la Présidence du Faso, le ministère l’Economie, des Finances et du Développement, le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat et le ministère de la Jeunesse, de la Formation et de l'Insertion Professionnelles n’en disposent toujours pas.
Au vu de ces manquements, l’ASCE-LC a encore formulé des recommandations dans son rapport 2017. Cela, dans le souci d’améliorer la gestion dans l’administration publique. Il s’agit notamment de la réduction du nombre de comptes de dépôt et de l’élaboration d’une réglementation uniforme pour la gestion du carburant et des lubrifiants.
Edwige Sanou