Les fêtes de fin d’année sont des moments de partage. A ces périodes, chaque ménage augmente la quantité et la qualité des mets et propose une variété. Dans ces menus, beaucoup de légumes entrent en ligne de compte. Si ces occasions sont favorables aux affaires pour les commerçants, il n’en demeure pas moins qu’elles constituent des moments de grandes dépenses pour les clients.
Toute personne ayant fait un tour dans un marché à Ouagadougou ces derniers temps a dû constater que le prix des légumes a augmenté. Des légumes aux volailles en passant par d’autres produits, il faut débrousser un peu plus d’argent que les jours ordinaires pour offrir de quoi fêter à sa famille. Dans le marché de Pissy et celui de Gounghin, où nous avons fait un tour, nous avons constaté que des légumes comme le haricot vert étaient vendus à 500 F au lieu de 250 francs. Les tas de persil, qui coûtaient 250 F, s’élevaient désormais à 1000 F. Les oignons, les tomates et les carottes avaient un prix différent également. A ce sujet, ancien ou nouveau client, tout le monde est logé à la même enseigne.
Selon Mme Dabiré, « cette année particulièrement les prix des condiments sont trop élevés, surtout le haricot. Pendant que la situation économique n’est pas du tout reluisante actuellement, le marché nous impose d’autres dépenses supplémentaires ».
Au titre des augmentations, Mariam Traoré affirme : « Chaque année avant les fêtes, nous sommes préparés à des augmentations. Mais ces derniers temps il y a vraiment de l’exagération dans les faits. Comme les commerçants savent que nous n’avons pas le choix, ils en profitent».
Qu’est-ce qui pourrait être à l’origine de cette flambée de prix ?
Des vendeuses habituelles à celles occasionnelles, c’est le même refrain. Elles prétendent n’avoir d’autre choix que de vendre à ces prix.
Rasmata Songlaaba, vendeuse de haricots verts, dit avoir fait ses provisions depuis Kongoussi : « Quand je vendais le kilo de haricot vert à 250 F, mon livreur me le donnait à un prix inférieur à celui de ces derniers temps. C’est ce qui explique cette hausse de prix ». Sa voisine Rachel Zongo dit être consciente de cette augmentation mais pense que les choses vont se normaliser après les fêtes.
Le prix de la volaille, quant à lui, oscillait entre 4 000 et 7000 francs CFA. Mais à ce niveau, c’est le poids qui laissait vraiment à désirer.
Sans être un spécialiste en économie, nous pensons que toute augmentation de prix dépend d’une raison mathématiquement explicable. Il se pourrait qu’un manque des légumes puisse l’expliquer. Cet argument ne nous convainc pas trop d’autant plus qu’après ces fêtes, beaucoup de prix ont chuté à l’exemple du prix du haricot vert qui est à 350 et 400 francs aujourd’hui 27 décembre. Il est vrai que la période s’y prête pour se faire de bonnes affaires, mais vouloir faire plus de 100% de bénéfice, c’est de la cupidité.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné