jeudi 21 novembre 2024

Fêtes de fin d’année : quelles mesures de sécurité dans les débits de boissons ?

christian uneDepuis 2015, le Burkina Faso est dans le collimateur des forces du Mal. Le mode opératoire de ces terroristes est connu de tous : faire irruption dans des endroits de grand rassemblement tels que les maquis et les restaurants ou attaquer les postes de gendarmerie ou de police. En cette période de fêtes de fin d’année, une grande veille sécuritaire devrait être observée dans ces débits de boissons. Mais qu’en est-il exactement sur le terrain ?

Pour toucher du doigt le niveau de sécurité sur le terrain, nous avons fait une randonnée dans certaines artères de la ville pour un constat. Sur une première avenue visitée, nous avons pu compter une dizaine de bars dancing et de grands maquis où l’affluence était forte ce 24 décembre. A notre première escale, nous avons pu accéder, sans protocole, aux lieux. La seule condition était d’avoir des billets de banque et c’est d’ailleurs ce qui semblait préoccuper le plus le gérant. Dans un deuxième maquis, le constat était le même : les engins étaient plus en sécurité que leurs propriétaires, étant donné qu’eux au moins étaient gardés par des parkers. Par contre, au troisième maquis, chaque client était systématiquement fouillé à la porte avant de pouvoir accéder au saint des saints. Toutefois, aucun agent de sécurité armé, ne serait-ce qu’à titre dissuasif, n’était présent.

christian 2Pour un bon échantillonnage, nous avons décidé de changer de quartier pour le même exercice. Dans une deuxième avenue visitée, le constat était invariablement le même. En effet, sur trois maquis, c’est dans un seul que les clients étaient soumis à une fouille corporelle. Sauf que ce sont uniquement les personnes de genre masculin qui étaient tenues de se prêter à cet exercice. Du reste, aucun dispositif d’armement pour riposter en cas d’attaque n’était non plus visible. Quand nous avons voulu savoir pourquoi seuls les hommes étaient fouillés, on nous a répondu que c’était de peur de s’attirer les foudres de certains conjoints qui verraient d’un mauvais œil les attouchements faits à leur moitié, d’autant plus que l’équipe préposée à cette tâche n’est pas mixte. A noter qu’à certains endroits, il y a des agents devant les maquis, lesquels ne sont là que pour intervenir en cas d’altercation entre clients ou entre clients et serveuses.

Après ce constat, nous nous sommes posé mille et une questions sur ce relâchement de vigilance des autorités et des promoteurs de maquis. Certes, pendant cette sortie sur les deux avenues, nous avons vu des forces de sécurité et de défense : au niveau de la première, la gendarmerie et de la seconde la police secours en patrouille. Mais en cas d’attaque, chose que l’on ne souhaite pas, il est fort probable qu’il y ait des pertes en vies humaines avant leur intervention.

Pour notre part, imposer des mesures de sécurité, à l’image de celles adoptées sur l’avenue Kwame Nkrumah, ce ne serait vraiment pas la mer à boire, que ce soit pour l’Etat burkinabè ou pour les promoteurs de débits de boissons.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné

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