La rage est considérée comme un problème de santé publique au Burkina Faso, car elle fait des centaines de victimes chaque année. Une fois déclarée, il n’y a plus de guérison possible. C’est pourquoi, il faut un suivi régulier des animaux de compagnie par les services vétérinaires.
La rage est une zoonose très grave et négligée qui pourtant, fait des ravages au Burkina Faso. Elle se transmet à l’homme par la salive des vertébrés à sang chaud. Elle est due au virus rabique et une fois déclarée, la mort est inévitable.
Selon le professeur Dieudonné TIALLA, directeur général de l’Ecole nationale de l’élevage et de la santé animale (ENESA), en 2009, quatre mille deux cents quatre (4 204) personnes ont été mordues par un chien. Mille cent dix (1 110) d’entre elles ont été mises sous traitement rabique et cent-soixante-quinze (175) autres ont trouvé la mort, parce qu’ayant développées la rage. En 2013, le nombre de chiens mordeurs enregistrés à l’ENESA était de mille deux cents soixante-un. 40% des personnes mordues sont des enfants de moins de quinze (15) ans. Des chiffres qui tirent le signal d’alarme.
Toute morsure de chien doit être immédiatement prise en charge. Ainsi, « il faut immédiatement laver abondamment la plaie avec de l’eau et du savon. Ensuite, le chien mordeur doit être amené à la clinique vétérinaire de l’ENESA pour une mise en observation. Le mordu, lui, doit être conduit à la direction générale de la santé, ex service d’hygiène, pour sa prise en charge », explique Pr TIALLA.
Posséder un animal de compagnie a des exigences. Chaque propriétaire de chien ou de chat doit donc faire suivre son animal par les services vétérinaires. « À partir de trois (3) mois, tout animal de compagnie doit être vacciné. Les rappels se font chaque année. A l’image d’un être humain, chaque animal doit avoir son carnet de vaccination », précise le professeur.
A Ouagadougou, c’est la clinique animale de l’ENESA, qui est l’unique structure publique de santé animale habilitée à la prise en charge de la rage et de la santé animale en général. C’est une clinique expérimentale et de référence en matière de soins des animaux. Tout chien mordeur doit donc être orienté vers ce centre de santé où il sera immédiatement pris en charge.
Plus de cinq mille (5000) personnes à Ouagadougou sont exposés à la rage par an. Chaque personne est donc une potentielle victime de cette maladie. Le chien est l’ami de l’homme dit-on, mais enragé cet ami devient un tueur ambulant. C’est pourquoi, la surveillance et le contrôle clinique, l’éducation et la sensibilisation restent le meilleur moyen pour l’élimination de la rage au Burkina Faso.
Candys Solange PILABRE/ YARO