jeudi 21 novembre 2024

Clips vidéo au Burkina : Quand des artistes utilisent la nudité de la femme pour se faire de l’argent

dépravationComme on le dit très souvent, la musique adoucit les mœurs. Cependant le  constat est que, de plus en plus,  la chanson a tendance à constituer une source de dépravation des mœurs. Bon nombre de clips vidéo  n’honorent pas vraiment les femmes qui y apparaissent dénudées. Certains présentent des scènes susceptibles de heurter la sensibilité. Dans une société marquée par la multiplicité des croyances, cela est considéré par beaucoup comme la conséquence de l’évolution. C’est sous le regard impuissant de téléspectateurs et des autorités de régulation que ces vidéos, dont certaines sont à la limite pornographiques, sont diffusées sur les chaînes de télévision locales.

Des clips vidéo avec des femmes à moitié nues, des scènes obscènes, telles sont les images qui, de plus en plus, sont présentées dans les clips vidéo ces dernières années au Burkina Faso. Selon certains acteurs du showbiz, c’est précisément ce qui attire le plus les téléspectateurs. « Chaque artiste, pour attirer des fans, essaie de s’en donner les moyens. On sait qu’aujourd’hui les clips avec des scènes obscènes sont ceux  qui attirent le plus.  C’est une réalité. La preuve est qu’en tant que réalisateur, je peux dire que quand nous tournons des clips avec des personnes décemment habillées, ce ne sont  pas toujours  les plus regardés. C’est pour dire que les artistes, qu’ils soient burkinabè ou africains en général, essaient aussi de ressembler aux artistes occidentaux », confie Rémi Traoré, réalisateur.

dépravation 1Toute chose que déplorent certains téléspectateurs. « Quand tu regardes des clips vidéo ces derniers temps, tu as la chair de poule. Tu te demandes quel genre d’éducation celles qui y figurent ont reçu, et surtout pourquoi cela passe sur les télés locales», déplore George Compaoré. Même son de cloche chez l’artiste musicienne Tiness. « Je crois que cela n’honore pas vraiment la femme. C’est vrai que les temps ont changé, mais je trouve que c’est le monde qui change, l’être humain ne change pas. Nous avons nos valeurs africaines, surtout du côté de la femme, donc je trouve qu’il y a lieu de modérer certaines choses à ce niveau ; il ne faudrait pas exagérer ».

Face à ce problème, le Conseil supérieur de la communication (CSC), l’organe chargé  de veiller sur les contenus des messages médiatiques et surtout le garant de l’image de la femme en termes de médias, est pour le moment impuissant.  En effet,  selon le vice-président du « gendarme » des médias, Azize Bamogo, « en ce qui concerne les clips vidéo, ici nous recevons des chaînes comme Trace, DBM, où  les clips sont un peu osés.  Sur nos chaînes locales, nous avons  des artistes dépravation 2qui font des clips allant dans ce sens. Il faut que nous  réfléchissions  à cela.  Le discours que tiennent les médias qui diffusent ce genre de clips est que  les gens veulent voir des clips de ce genre. Et  si on les censure sur les chaînes, nationales, les téléspectateurs iront simplement sur  d’autres chaînes. Ce qui est aussi une problématique . Si nos chaînes ne sont pas suivies, cela est encore plus grave. Mais la loi prévoit un certain nombre de dispositions qu’il faut que nous voyions avec l’ensemble des acteurs. Sinon, nous serons là à sanctionner nos médias, à leur faire violence au profit d’autres médias ».

 

Edwige Sanou

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