samedi 23 novembre 2024

Commémoration du 13 décembre 2018 : « Nous avons préféré libérer les élèves pour éviter les débordements »

13 déc. uneDécembre est connu pour être un mois de perturbations du calendrier scolaire. En effet, depuis plusieurs années on assiste, à cette période de l’année, à des mouvements d’élèves  pour, disent-ils, commémorer la mort de l’élève Flavien Nébié et l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Ces mouvements sont de plus en plus entachés de violences, certains élèves n’hésitant pas à user de tous les moyens pour déloger leurs camarades des salles de classe. Pour éviter les incidents quelquefois dramatiques, plusieurs établissements de la ville ont donc décidé de suspendre les cours en ce jour qui marque le vingtième anniversaire du quadruple meurtre de Sapouy.

Un tour dans la ville de Ouagadougou nous a permis de constater l’absence d’activités scolaires dans la plupart des établissements d’enseignement secondaire. Dans certains lycées et collèges, les portes étaient cadenassées sans aucun élève à l’horizon. Dans d’autres, par contre, elles étaient ouvertes avec une présence de l’administration. Interrogée, Mme Millogo, secrétaire au collège privé Wend Manegda des frères de la sainte Famille, nous signifie que les responsables de l’établissement ont préféré libérer les élèves afin d’éviter les débordements constatés les années précédentes. Les quelques élèves présents dans la cour de l’école sont venus composer des devoirs de rattrapage.

13 déc.2Même son de cloche au lycée municipal Vénégré. Nous y avons trouvé les portes de l’établissement closes et le personnel de l’administration à l’intérieur. Parce qu’il a été constaté que des élèves cagoulés et armés de gourdins, de chaînes et de teasers viennent déloger leurs camarades et pour éviter les affrontements, les premiers responsables ont décidé de fermer les classes. Bié Bagué, proviseur de l’institution scolaire,  déplore que les élèves commémorent l’assassinat du journaliste sur trois, voire quatre, jours et qu’ils le fassent de cette manière peu orthodoxe. « A mon sens,  commémorer la disparation de quelqu’un ne  devrait pas se faire sous cette forme. Le recueillement ne se fait pas dans la violence ou la perturbation. Etaler la commémoration sur les jours précédents et suivants le 13 dénote la paresse et même une volonté de nuire au système éducatif », soutient-il.

13 déc. 3Toutes ces journées passées sans activités scolaires se ressentent sur le niveau des apprenants, lequel est en constante baisse, car se sont des cours perdus et des connaissances non acquises. Que faire alors pour éviter au système éducatif de subir maintes perturbations au mois de décembre ? Les premiers responsables de l’éducation nationale ainsi que les parents d’élèves sont vivement interpellés sur cette question et devraient veiller à  jouer chacun sa partition. Il revient également aux élèves de savoir que la première raison pour laquelle ils sont à l’école, c’est pour acquérir le savoir. « Notre souhait est que les élèves pensent à leur avenir et au fait qu’ils ne pourront  pas rattraper les heures de cours et les  connaissances ainsi perdues. Ils devraient éviter les instrumentalisations souterraines et se garder de se mêler de ce genre de questions», a quant à lui prévenu M. Bagué.

 

Armelle Ouédraogo (Stagiaire)

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