Faisant suite aux réponses du gouvernement, aux propositions du comité bipartite de rédaction d’un projet de statut valorisant des personnels de l’éducation, la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), lors de sa conférence de presse tenue le 03 décembre 2018, a appelé ses militants à suspendre toute forme d’évaluation à compter du lundi 03 décembre 2018. Suite à cette décision, à travers un communiqué, le ministère de l’Education nationale interpelle et met en garde le personnel enseignant. Une mise en garde qui n’a, pour le moment, pas d’incidence sur le mot d’ordre de suspension.
Dès l’annonce de la suspension des évaluations, le ministère de l’Education a communiqué pour interpeller le personnel enseignant et d’encadrement au respect strict de ces prescriptions légales. En effet, selon le communiqué du ministère, « …les tâches dévolues aux personnels de l’éducation sont définies par la loi n°2013-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi d’orientation de l’éducation et concernent notamment les obligations d’être présents aux postes pendant les heures légales de travail, de procéder périodiquement et de façon continue à des contrôles de connaissances des apprenants et de porter les résultats de ces contrôles à la connaissance des apprenants, des parents et des autorités administratives et politiques... » Et d’ajouter : « L’inexécution partielle ou totale de ses obligations par l’agent public constitue une faute professionnelle grave. Par conséquent, le gouvernement invite le personnel enseignant et d’encadrement au respect strict de ces prescriptions légales ».
Ce communiqué ne semble pas avoir d’effet sur la décision de la CNSE, car la suspension est effective dans certains établissements. « Les évaluations étaient prévues pour le 05 de ce mois, mais elles ont été suspendues jusqu'à nouvel ordre », confie une enseignante du primaire. « Nous avons fait quelques devoirs mais les enseignants refusent de rendre les copies à cause de la suspension des évaluations », déplore une lycéenne. Toute chose qui confirme que le mot d’ordre de suspension des évaluations est effectivement suivi.
Selon le SG du SYNTER, la mise en garde du ministère ne peut d’aucune façon influencer leur mot d’ordre en ce sens qu’il n’y a pas de mot d’ordre que le syndicat lance et qui n’ait pas d’impact en termes de perturbation de l’exécution de leurs tâches quotidiennes. « Si le mot d’ordre n’a pas d’impact sur l’exécution des tâches, il ne permet pas d’atteindre les objectifs », martèle-t-il.
Pour lui, le gouvernement a intérêt à prendre la réelle mesure de la situation et à proposer des solutions qui ramèneront le calme.
Edwige Sanou