La hausse des prix des hydrocarbures a eu des répercussions sur le chiffre d’affaires des transporteurs, des stations-service et contribué à changer les habitudes de certains consommateurs. Cette mesure gouvernementale tant contestée impose au consommateur un réajustement de son budget pour l’adapter à la nouvelle donne.
La marche de protestation contre la hausse des prix des hydrocarbures est un signe de mécontentement de la population qui, dès cette décision, voyait poindre à l’horizon un chapelet de difficultés consécutives à cette augmentation. Stations-service, transporteurs et citoyens, chacun porte sa croix. Quelques semaines après cette décision gouvernementale, nous avons fait une sortie sur le terrain pour voir comment les différents consommateurs s’adaptent.
Le constat qui se dégage aux différents niveaux de consommation, c’est qu’il y a un changement considérable dans l’exécution des dépenses. En ce qui concerne les stations-service, une baisse de la quantité de consommation journalière des carburants est observée. Selon un gérant d’une station de la place, leur chiffre d’affaires a subi une baisse, parce que la quantité de carburant vendue par jour a beaucoup baissé. Pour ce dernier, à la caisse comme fonds, ils ont sensiblement les mêmes montants. Mais à cause du fait que 75 F CFA doivent être déduits de chaque litre de carburant vendu, il y a une baisse remarquable de la recette journalière. Pour les transporteurs, le bénéfice d’avant-augmentation n’est plus au rendez-vous et ils se demandent à quand la fin de ce calvaire. Abdoul Konombo, convoyeur, déclare : « Avec cette hausse, nous traversons une période très difficile. Pour un aller-retour Ouagadougou-Kokologho, il fallait 6 000 francs de carburant et nous faisions 15 000 francs de bénéfice. Mais de nos jours, il est difficile d’avoir cette marge bénéficiaire. La situation est vraiment insoutenable pour nous. Vivement que cette mesure soit levée. »
Les citoyens, quant à eux, sont obligés de planifier les déplacements par ordre de priorité. Pour Joséphine Ouédraogo, agent du Trésor public à la retraite, « actuellement avant de sortir je fais des calculs, car il faut une gestion rigoureuse des moyens financiers pour pouvoir tenir le coup ».
Sur cette question, après la marche de protestation la réponse de l’exécutif se fait toujours attendre. Mais à cette allure, il y a également de quoi craindre une augmentation des frais de transport et autres produits.
Saâhar-Iyaon Christian SOME Békuoné