A Jour J-1 de l’inauguration de l’échangeur du nord de Ouagadougou, sur les lieux, agents de sécurité, contrôleurs des travaux et riverains de l’infrastructure s’activent pour la cérémonie prévue le 15 novembre. A cet effet, nous avons tendu notre micro à la population riveraine de cette gigantesque infrastructure moderne pour recueillir ses impressions sur les positions antagonistes de la classe politique quant à la paternité de ces projets. Pendant que le parti au pouvoir les capitalise comme acquis, l’opposition, elle, trouve que majoritairement ces projets ont connu un début de réalisation ou avaient déjà été ficelés par les régimes passés et que, par conséquent, ils ne peuvent être pris en compte dans le bilan du régime actuel.
Sanoussa Bélem, commerçant de pièces détachées : « Je ne sais pas sous le mandat de quel président ce projet a été mûri, mais c’est sous la présidence de Roch Marc Christian Kaboré qu’il sera inauguré. C’est ceux qui l’ont finalisé que l’on voit, l’actuel président peut donc capitaliser cette réalisation dans son bilan. »
Fatim Ilboudo, élève en classe de 1re : « Je suis très satisfaite de l’inauguration de l’échangeur du Nord car nous qui sommes du quartier avions des difficultés pour rallier les autres quartiers. Par exemple pour aller à Tampouy, il fallait effectuer beaucoup de détours. Nous reconnaissons que le lancement du projet a été fait sous l’ancien président Blaise Compaoré mais il faut reconnaître également à l’actuel président du Faso le mérite d’avoir bien voulu poursuivre la réalisation de l’infrastructure. »
Mme Koanda, promotrice de librairie : « L’inauguration de cet échangeur nous réjouit énormément ; nos souffrances vont enfin finir. Il y avait beaucoup d’embouteillages et de déviations. Nous n’arrivions plus à écouler normalement nos articles à cause des travaux. Pour ce qui est des hommes politiques, que le président Roch Marc Kaboré soit arrivé au pouvoir alors que les travaux de cet échangeur étaient déjà engagés ou pas nous importe peu. L’essentiel, c’est que l’infrastructure contribue à rendre la circulation plus fluide.»
Amadou Démé, commerçant : « Moi, je ne fais pas de politique, mais je reconnais que tous ces projets sont le résultat de la lutte de plusieurs entités : les politiques, la société civile et tout le peuple. Nous savons que c’est sur la base de prêts que la majeure partie de nos projets se réalisent au Burkina Faso. Alors, nous allons tous contribuer à payer cette dette avec ou sans les autorités actuelles. L’échangeur est une bonne chose et n’importe quel président qui viendra aux affaires devra l’entretenir. C’est un débat politique entre pouvoir et opposition et ça se comprend.»
Mahama Rakissaga, ébéniste : « Moi, je trouve que l’Etat est une continuité et que c’est tout à fait normal que le régime actuel veuille mettre la réalisation de cet échangeur à son actif car c’est lui qui l’a achevé et après lui, d’autres viendront achever certains de ses projets également. Ce qui est sûr, nous les commerçants de la zone avons perdu beaucoup de clients pendant les trois années qu’ont duré les travaux et nous espérons conquérir de nouveaux clients avec cette inauguration. »
SaâharIyaon Christian SOME BEKUONE
