Ancrés dans le quotidien des Ouagalais, les taxis-motos, encore appelés tricycles, ont fait leur apparition dans les années 2000 au Burkina Faso. Très vite, ils ont été adoptés par les Burkinabè, dans la mesure où ils sont pratiques pour le transport des marchandises et autres. Cependant, force est de reconnaître que ces engins à trois roues sont à l’origine de plusieurs accidents souvent mortels du fait qu’ils encombrent les voies, déjà étroites, et parce que la plupart de ces conducteurs n’ont pas de permis de conduire. C’est du moins le triste constat que l’on fait dans la capitale burkinabè.
Selon l’article 14 du Décret N° 2012-559/PRES/PM/MTPEN/MEF/MICA/MATDS/MID du 05 juillet 2012 portant conditions et modalités d’exploitation à titre onéreux et pour compte propre des vélomoteurs, motocyclettes, tricycles et quadricycles à moteur. JO N° 33 du 16 août 2012, tout conducteur de vélomoteur, motocyclette, tricycle et quadricycle à moteur doit remplir les conditions ci-après : être âgé de 18 ans au moins ; être titulaire du permis de conduire de la catégorie «A1 » pour les vélomoteurs ; être titulaire du permis de conduire de la catégorie «A » pour les motocyclettes ; être titulaire du permis de conduire A assorti d’un certificat d’aptitude à la conduite des tricycles et quadricycles pour les tricycles et quadricycles.
Mais le triste constat qu’on fait est que cette réglementation n’est pas toujours respectée dans la ville de Ouagadougou. En effet, ils sont nombreux, ces conducteurs de moins de 18 ans qu’on aperçoit en circulation au guidon de taxis-motos et transportant souvent des marchandises particulièrement lourdes. Une situation très dangereuse, tant pour ces derniers que pour les autres usagers de la route qui paient chaque jour un lourd tribut à l’inconscience de ces « fous du guidon ». Et le pire est qu’en cas d’infraction, ces jeunes conducteurs ne sont bien pas inquiétés. « La législation en la matière dit qu’il faut avoir le permis pour pouvoir conduire le taxi-moto et que l’âge normal pour pouvoir conduire le taxi-moto, c’est dix-huit ans. Si un enfant de moins 18 ans conduit un taxi moto, en cas de problème aux yeux de la loi c’est un incapable. C’est le propriétaire du taxi moto qui endossera toute responsabilité, tant pénale que civile », explique à ce propos Adama Pamtaba, chargé de Communication de la police municipale.
Pour M. Pamtaba, cette pratique dénote la mauvaise foi de certains citoyens. « Il n’y a personne qui ignore qu’un enfant n’a pas le droit de conduire un taxi-moto. Ceux qui exercent cette activité socioprofessionnelle sont organisés. Au niveau de la police municipale, nous avons identifié deux syndicats de conducteurs de taxis-motos et nous avons des séances de sensibilisation et de travail depuis près de trois ans. Nous avons mené des opérations périodiques, donc presque eux tous savent qu’un enfant de moins de 18 ans ne doit pas conduire de taxi-moto », indique-t-il.
« Un enfant de moins de dix ans ou toute autre personne ne disposant pas d’un permis de conduire ne doit pas conduire de taxi moto. Toute personne qui contrevient à cette mesure le fait à ses risques et périls et en connaissance de cause », a-t-il averti. Le moins qu’on puisse dire est que le message de la police est très clair. Reste aux propriétaires et conducteurs de taxi-moto de prendre leurs responsabilités pour ne pas être en porte-à-faux avec la loi.
Edwige SANOU