La Route nationale 3, c’est-à-dire l’axe reliant Ouagadougou à la ville de Kaya, est l’une des voies les plus empruntées, surtout aux heures de pointe. Dans le but de permettre aux riverains de l'arrondissement 4 de la ville de Ouagadougou de circuler en toute quiétude et de réduire les multiples bouchons qui s’y forment à longueur de journée, une passerelle a été érigée sur cette voie jouxtant le marché de Nioko 2. Néanmoins, ladite voie continuait de s’illustrer par ses embouteillages, dans la mesure où la piste cyclable était occupée par des commerces installés de façon anarchique aux abords du marché. Après maintes séances de sensibilisation, les agents de la police municipale sont passés à la vitesse supérieure le 8 novembre 2018 en déguerpissant ces occupants illégaux.
C’est à la suite de plusieurs séances de sensibilisation infructueuses sur la Route nationale (RN) 3 que la police municipale a fait une descente au marché de Nioko 2, route de Kaya, pour procéder au déguerpissement des occupants anarchiques du trottoir et de la bande cyclable de ladite route nationale. En effet, l’entrée du marché du quartier Nioko 2 donnant sur la RN3 ainsi que la piste cyclable étaient occupées de façon arbitraire par des commerçants en quête de place ou voulant tout simplement être plus proches des clients, ce qui obligeait les conducteurs d’engins à deux roues à rouler sur la chaussée principale qui est, en principe, réservée aux automobilistes. Une situation qui, malheureusement, est très souvent à l’origine d'accidents mortels.
Ils étaient nombreux, les commerçants installés de façon anarchique sur le trottoir et la piste cyclable : des vendeurs de médicaments de la rue aux marchands d’ustensiles de cuisine en passant par des quincailliers. Conséquence, il était difficile de se frayer un passage à cet endroit. Certains riverains conscients de la dangerosité de la situation, à l’exemple d’Abdoul Aziz Ouédraogo, manœuvre de profession, saluent cette œuvre de salubrité publique de la police municipale en ces termes : « Il va falloir que ces marchands trouvent un autre lieu pour exercer leur activité, car ils contribuent à obstruer la voie, ce qui n’est pas normal. En plus, leurs installations anarchiques gênent considérablement les usagers de la route ». D’autres, en revanche, à l’instar d’Amadou Delma, blanchisseur, n’entendent pas du tout les choses de cette oreille. « Moi, je ne suis pas d’accord avec cette façon de procéder de la police, car ces commerçants ne cherchent que leur pain quotidien », se justifie-t-il.
Selon le chargé de Communication de la police municipale, Adama Pamtaba, cette dernière a entrepris cette opération afin de résoudre durablement le problème d’occupation anarchique de la voie, préjudiciable aux usagers de la route. « Nous avons procédé pendant six mois à la sensibilisation de ces occupants anarchiques. La phase de sensibilisation étant terminée, nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure. Nous nous donnerons les moyens de faire en sorte que ces gens-là ne reviennent plus sur ces lieux », a-t-il assuré.
Pour mener à bien leur lutte, les forces de l’ordre ont également entrepris des séances de sensibilisation des conducteurs d’engins à deux roues afin que ceux-ci empruntent la bande cyclable, une façon de contraindre les déguerpis à ne plus revenir occuper cette partie de la chaussée. « Nous avons, en plus de cela, des moyens de coercition, de répression. Tout conducteur d’engin à deux roues qui ne se soumettra pas aux injonctions des fonctionnaires de police municipale se verra infliger une contravention à la hauteur de son infraction », a prévenu M. Pamtaba.
Le moins que l’on puisse dire est qu’il est primordial que tous les usagers et riverains respectent le Code de la route afin que l’incivisme, qui tend à devenir le propre de certains citoyens, ne vienne pas saper les efforts de développement.
Edwige SANOU