Ouagadougou la capitale du Burkina Faso semble être de nos jours la capitale des embouteillages. En effet aux heures de pointe les rue de la ville sont bondées de monde, difficile de se frayer un passage. Depuis 1979, un texte règlemente la circulation des poids lourds dans la ville de Ouagadougou. A cet effet, des artères ont été identifiées pour permettre à ces camions de pouvoir circuler en tout temps et de réduire au maximum les accidents. Pour prévenir les encombrements et les accidents dans la ville, certaines rues désignées par la municipalité et identifiées par des panneaux de signalisation sont interdites à la circulation des camions poids lourds. Mais dans la pratique, certains camionneurs, à des heures de grande affluence, foulent allègrement aux pieds la règlementation pour se retrouver au centre urbain. Incivisme et faiblesse de l'autorité administrative sont entre autres raisons qui expliquent le phénomène.
Selon la réglementation de 1979, les semi-remorques doivent circuler dans la ville de Ouagadougou entre 18 h et 5 h du matin. Les poids lourds quant à eux sont autorisés à circuler entre 8 h 30 et 9 h, 13 h et 14 h 30, 16 h et 17 h 30, 18 h et 5 h du matin. Si dans le passé les heures de pointe se ressentaient entre 17h et 18h, aujourd’hui, avec le changement des habitudes, la circulation devient difficile à partir de 16h.Ce qui fait que cette réglementation de 1979 semble ne plus être d’actualité. Il y a donc lieu de tenir compte de cette nouvelle donne pour réglementer la circulation dans les grandes villes.
Dans le cadre la réglementation de la circulation et du stationnement des vehicules poids lourds des mesures avaient été annoncées afin de minimiser les embouteillages et de réduire les risques d’accidents. Mais, cela semble être foulé du pied par les conducteurs, car ces véhicules circulent à toute heure en toute impunité, en brulant même parfois les feux tricolores.
Le 15 décembre 2016, le ministre des transports de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Souleymane SOULAMA et le ministre de la sécurité intérieure, Simon COMPAORE avaient rappelé que les véhicules poids lourds dont le PTAC est supérieur ou égale à 10 tonnes ne doivent plus circuler entre 5 heures du matin et 20 heures. pour dire en d’autre terme qu’il est interdit aux véhicules lourds de circuler pendant des heures de montée et de descente.
En plus de cela, le 19 septembre 2018, un nouveau décret a été adopté au Conseil de ministre portant réglementation de la circulation et du stationnement des véhicules poids lourd à l’intérieur des communes du Burkina Faso. C’est un décret qui va donner des cadrages par rapport à la circulation des véhicules poids lourds. Des arrêtés vont être pris par les communes et les gouvernorats afin de les rendre opérationnels.
Il faut le rappeler, les véhicules poids lourds ont causé assez de dégâts matériels, et de pertes en vies humaines. En effet, en janvier 2017, une remorque à grande vitesse, n'a pas pu marquer un arrêt au feu tricolore qui était pourtant au rouge. Le poids lourd, qui a évité d'autres véhicules, a écrasé plus de cinq motos dans sa course ; les motocyclistes ayant pris leurs jambes à leur cou, aux cris des vendeuses de fruits et autres riverains. Ce drame s’est produit aux environs de 18 heures et n’est qu'une partie visible des dégâts causés par ces « monstres de la circulation » dans la capitale burkinabè à des heures de grande affluence.
Jusqu’à présent ces véhicules continuent de faire des dégâts. Le 18 octobre dernier à Kossodo, un camion a écrasé un jeune écolier, alors que celui-ci cherchait à gagner son école.
Compte tenu de la dangerosité de ces véhicules, il y a lieu que l’Etat prenne ses responsabilités afin que ces « monstres » ne fasse plus de victimes.