Créée en octobre 2016, l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ANEREE) a pour mission de promouvoir les énergies renouvelables et sensibiliser à l'efficacité énergétique. Ainsi, à travers des partenariats, l’ANEREE développe des actions diverses dans le secteur des Energies renouvelables (ER) et de l’efficacité énergétique (EE), à travers la mise en place d’infrastructures en Energies Renouvelables (ER) et (EE). Si ce bébé apprenait à grandir et à se faire respecter dans son secteur, aujourd’hui, il est en proie à des crises. En effet, ce mardi 02 octobre 2018, les agents de cette structure ont pris d’assaut le bureau de Jean Marc PALM, directeur général de l’agence, afin de réclamer de lui le règlement des salaires. Cette situation tendue a pu arriver dans cette jeune structure suite à la désertion depuis mai 2018 de Lamine TRAORE, Directeur des finances et de la comptabilité (DFC), qui malgré les différents communiqués et de lettre de sommation n’a toujours pas repris fonction, et cela au vu et au su de tous, sans pour autant être inquiété. Le DFC serait un « super agent », qui après six mois d’absence à son poste n’a été ni sanctionné, ni remplacer. Bien au contraire, et cela au grand damne de l’agence et de son personnel qui se voit ainsi privé de salaire.
L’auteur de la crise et de la situation tendue qui est donnée de voir à l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ANEREE) serait Lamine TRAORE, Directeur des finances et de la comptabilité (DFC) de la structure. En effet, depuis le mois de mai 2018, monsieur TRAORE serait absent de son poste sans explication, ni justification. Pourtant comme dans toutes les structures, les chèques à l’ANEREE sont contresignés par le DFC et le Directeur Général.
Depuis l’absence du DFC, il a eu un Conseil d’administration extraordinaire le 04 juillet 2018, soit deux mois après son abandon de poste qui le sommait de rejoindre son poste dans l’après-midi même du 04 juillet. Malgré cette injonction de l’organe supérieur de la structure, le DFC ne s’est pas senti inquiété et n’a donc pas rejoint son poste.
L’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) s’est aussi saisie de l’affaire. Elle a ainsi fait un audit de l’ANEREE. Elle a par ailleurs adressé une lettre officielle au DFC, le sommant de rejoindre sans délai son poste. Mais, cela n’a pas également porté fruit, puisqu’il n’a pas rejoint son poste. L’ANEREE elle-même a eu à diffuser un communiqué à la radio nationale pour l’interpeller. Cela aussi s’est soldé par un échec.
Ce silence et cette non réapparition du DFC, malgré ces différentes injonctions, laissent libre court à toutes les supputations. C’est de bonne guerre et à juste titre que l’on peut donc conclure que si le DFC ne rejoint pas son poste, depuis six mois de désertion, malgré les différentes sommations, c’est parce qu’il bénéficie d’une grande couverture et a des soutiens à quelque niveau que ce soit. Sinon, tout le monde sait qu’un fonctionnaire de l’Etat, après une ou deux semaines d’absence non justifiée, se voit illico presto sanctionner. Cela ne souffre d’aucun débat.
Alors, pourquoi monsieur Lamine TRAORE peut se permettre de s’absenter depuis six mois sans être inquiété ? Pourquoi depuis six mois, il n’y a pas de sanction qui pèse sur lui malgré les différentes sommations ? Qu’est ce que le ministre de l’énergie attend pour le faire remplacer d’autant plus que le DG a introduit depuis près de quatre mois maintenant un dossier dans ce sens afin que l’agence puisse revenir à la normale ?
Le Directeur général (DG), Jean Marc PALM, le dos au mur face à cette absence chronique injustifiée du DFC, aurait depuis six mois fait des concessions dans le souci du fonctionnement de l’agence et pour permettre que les agents entrent en possession de leur salaire et que les dépenses de base puissent se faire. Quiconque sait que les salaires sont des questions d’ordre vital dans toute entreprise ou institutions et peut donc être source de crises sociales et de paralysie du travail.
Dans l’administration, en temps normal, c’est le DFC qui monte les dossiers, préparent les chèques et y pose sa signature avant de les transférer au DG pour que celui-ci signe en dernier ressort. Sans la signature de l’un des deux responsables, aucun fonds ne peut être décaissé.
C’est ainsi que le DG pendant tout ce temps de vacance du poste de DFC, travaille avec les agents de la direction des finances pour traiter les dossiers : Après avoir fait monter les dossiers, il les signe et les envoie au bureau du Président du conseil d’administration (PCA) dont les locaux se trouvent dans l’enceinte même du ministère de l’énergie pour que le DFC qui ne décroche apparemment que les appels du PCA, vienne les signer sur demande de celui-ci. C’est grâce à cette gymnastique les dépenses courantes arrivent à se faire à l’ANEREE depuis le mois de mai 2018, date de désertion du DFC. En terme clair, c’est le directeur qui apporte les documents à son agent pour signature et retourne les chercher.
Jean Marc PALM, Directeur Général de l'ANEREE
Finalement qui est le DG ? Est-on tenté alors de se demander. En cas de problème, notamment de perte de chèque dans le transport des chèques signés du ministère dans le bureau du PCA aux locaux de l’ANEREE qui en dosse la responsabilité ? Comment le DG peut-il justifier le fait qu’il fasse « balader » des chèques du service en ville ?
Le plus curieux dans cette affaire, c’est que le DFC, depuis le mois de mai n’a pas mis pied au bureau, mais il est tout le temps en contact avec le PCA qui du reste, a été celui-là qui a présidé le conseil d’administration qui intimait le DFC de rejoindre son poste dans un délai prescrit : il le fait venir à son bureau pour signer les chèques apportés par le DG pour le fonctionnement tant bien que mal du service.
Le DG qui dit être fatigué de se faire infantiliser et de se faire rire au nez a refusé pour ce mois-ci de procéder à cette gymnastique, malgré les supplications du personnel, car il estime qu’il est temps que les choses reviennent à la normale et que ce « super agent » soit sanctionné et remplacé conformément aux textes en vigueur. Pour lui, sa dignité de DG est maintenant en jeu.
C’est dans ce contexte que les agents qui depuis deux mois, ne sont pas encore pas entrés en possession de leur salaire, ont pris d’assaut le bureau du DG ce mardi 02 octobre 2018, pour exiger de lui la même gymnastique que les mois passés afin qu’ils puissent percevoir leur rémunération. Toute chose qui a été assimilée à une prise d’otage du DG par les agents pour salaire impayé.
Face à cette colère du personnel, le DG a eu à appeler le secrétaire général du ministère pour lui faire le point de la situation de crise qui prévaut maintenant à l’ANEREE, suite au fait que rien n’a été fait pour normaliser le fonctionnement de la structure depuis la désertion du DFC.
En rappel, l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ANEREE) a été créée par le Conseil des ministres en sa séance du mercredi 05 octobre 2016. Elle a essentiellement pour mission de Contrôler, d’encadrer et de favoriser le marché des Energies renouvelables (ER) et de l’efficacité énergétique (EE) au Burkina Faso, d’établir une Stratégie nationale de promotion de l’efficacité énergétique, d’accompagner, de valoriser et de piloter les projets d’envergure nationale dans le domaine des ER/EE, de fédérer le privé, les ONG et les partenaires techniques et financiers dans le domaine des ER/EE, d’exécuter des prestations commerciales et toutes autres missions de services publics dans le domaine des ER/EE et de soutenir la recherche, l’innovation et la formation dans le domaine des Energies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
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