Des trous, des nids-de-poules, des crevasses, une nuée de poussière, voici ce qui est donné de constater sur la rue Liwaga, passant par le marché Song Naaba, dans le quartier Kouritenga de la ville de Ouagadougou, après la construction d’ouvrages de drainage des eaux de pluie par la société COGEB internationale. Ces travaux de voirie-drainage dont l’aboutissement devrait contribuer à améliorer les conditions de mobilité des riverains et des usagers sont devenues un cauchemar pour les riverains et les usagers qui ne savent plus à quel saint se vouer, car la société auteure de la dégradation de la voie semble être sourde à leur détresse.
Il est 9h quand nous arrivions au quartier Kouritenga de la ville de Ouagadougou, sur la rue Liwaga. C’est un nuage de poussière qui nous y accueille. En plus de cela, rejoindre le bout de la voie relève d’un parcours de combattant, tant il faut braver les nids-de-poules, les crevasses et les trous sur le goudron. Pourtant, dans un passé récent, les usagers n’éprouvaient pas autant de difficultés à emprunter cette voie. Le calvaire des populations a commencé avec les travaux de construction de caniveaux dans la zone par la société COGEB internationale.
Après le passage des bétonnières, des grues, des décapeuses, des pelles mécaniques hydrauliques, des camions de chantier ou tombereaux, des niveleuses, ce goudron passant par le marché Song Naaba de Kouritenga et les lycées Universalis et des Nations, présente un visage triste, car ces gros engins ont scalpé ce goudron pourtant très emprunté.
Le mauvais état de la voirie causé par la société de bâtiment et des travaux publics rend maintenant la circulation pénible et est source d’accidents. Tout en ralentissant le développement des différentes activités du faite de son enclavement, il constitue une insécurité sanitaire pour la population. « A cause de l’état de la voie et de la poussière, les clients se font rare. Nous avalons tous les jours la poussière et le marché est morose. La société nous a vraiment fait plus de mal que de bien. Nous exhortons les autorités à venir reprendre cette voie, car en plus des maladies que la poussière peut provoquer, elle crée des accidents », confie Ramatou NANA, commerçante et riveraine de la voie.
Tout comme madame NANA, tous les commerçants aux alentours de ce tronçon accusent l’état dégradant de la voie d’être la cause de la morosité du marché et du ralentissement des activités socio-économiques dans la zone. Tous sont ainsi unanimes que la société a rendu leurs boutiques et commerces inaccessibles. « Les trous, les nids de poule sur la voies causés par les travaux de la société COGEB rendent difficiles la circulation, et amortissent les engins. Personnellement, depuis que la voie présente ce visage, j’évite autant que possible de l’emprunter », confie Aminata DIPAMA, usager de la voie qui à cause de la poussière dit ne vouloir plus rien payer sur ce tronçon pourtant dynamique par la multiplicité des commerces.
Outre, ce problème de la dégradation aggravée du tronçon, les riverains se disent dans l’insécurité, car les caniveaux construits par la société COGEB ne sont pas suivis de mesures de protection que sont les dalles. « La société a construit les caniveaux sans protection. Or les caniveaux sont trop larges. Si quelqu’un tombe dedans, c’est compliqué. Avant-hier, il y a un véhicule qui a fini sa course dans un des caniveaux. En plus de cela, nos boutiques sont devenues inaccessibles à cause de l’état des voies et des caniveaux. Les véhicules ne peuvent pas se stationner, car les caniveaux sont trop larges », explique Silvère Richard COMPAORE, commerçant sur le tronçon.
Pourtant, les commerçants et les riverains disent avoir contacté à maintes reprises la société ainsi que la mairie afin qu’elles les soulagent des difficultés causées par les travaux de drainage des eaux. Du côté des autorités municipales, elles rassurent que les protections font partie des cahiers de charges de la société et que par conséquent celle-ci va poser les dalles sur les caniveaux. Aussi, la population explique que si la société a promis à plusieurs reprises de venir réhabiliter la voie. Mais, concernant les dalles, elle leur a demandé de payer avant qu’elle ne vienne faire les poses. Toute chose qui révolte les commerçants dont leurs clients ne peuvent plus du coup avoir accès à leurs commerces. « Nous sommes allés exposer le problème d’insécurité que posent ces caniveaux sans protection, pour les usagers et pour nos clients, mais la société nous a fait comprendre qu’elle pouvait poser les dalles devant nos commerces, moyennant un geste financier de notre part. Mais, nous avons dit que nous ne pouvons pas la payer pour qu’elles viennent mettre les dalles. Nous avons donc été à la mairie et les responsables communaux nous ont dit qu’une fois la construction des caniveaux terminée, la société allait tout fermer avec des dalles, mais depuis la société ne le fait pas », explique Richard COMPAORE qui se dit par ailleurs indigné par le comportement de la société.
C’est un secret de Polichinelle, les infrastructures de transport d’un pays particulièrement les routes et les caniveaux constituent un des facteurs importants de son développement socio-économique. Elles constituent un élément essentiel pour la circulation et la sécurité des personnes et des biens. L’un ne saurait exister sans l’autre. Ces deux maillons de la chaine sont nécessaires à l’oxygénation de la vie des populations. C’est pourquoi, la construction d’ouvrages de drainage des eaux de pluie par la société COGEB internationale dans cette zone ne peut être appréciée à sa juste valeur, tant qu’elle ne prête pas bonne oreille aux cris de la population qui ressemble aujourd’hui à une femme qui se voit enlever son premier enfant après l’accouchement du second. Impuissants, les commerçants, les riverains et les usagers en appellent donc à la fermeté des autorités municipales, mais aussi au sens de responsabilité sociale de la société COGEB afin que leur calvaire cesse.
Candys Solange PILABRE/YARO