dimanche 24 novembre 2024

Pénurie de carburant à Ouagadougou : « Actuellement, le prix du litre d’essence varie entre 2000 et 2500 francs CFA le litre… On est obligé de circuler avec les vélos de nos femmes », Boukary COMPAORE, commerçant

carbActuellement, dans la ville de Ouagadougou les  stations à essence n’ont plus de jus pour desservir la population. L’essence est devenue une denrée rare. Elle vaut à présent de l’or, car difficile de s’en à procurer. Pour cause, des chauffeurs routiers observent un arrêt de travail, conséquence du bras de fer né entre l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) et l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) depuis le 24 août dernier. Les populations désemparées sont obligées de se tourner vers les revendeurs en bouteilles pour faire démarrer leurs engins et vaquer à leurs occupations. Un vrai business s’est ainsi construit autour de cette crise, car pour se procurer un litre d’essence, il faut débourser entre 2 000 et 2 500 francs CFA. C’est ce nous ont confié certains riverains à qui nous avons tendu notre micro

 

20180828 094456Boukary COMPAORE, commerçant : « ah, vraiment la pénurie nous fatigue, parce qu’en ce moment le peu qui est là, le prix varie autour de 2000 et 2500 francs CFA le litre. Quand tu donnes même ton engin à réparer au mécanicien, il faut que tu surveilles pour qu’il n’aspire pas ton essence pour revendre. Donc il faut qu’une solution soit trouvée, car on ne peut même plus aller travailler. On est obligé de circuler avec les vélos de nos femmes. Si les vélos se gâtent aussi on sera obligé de marcher maintenant. Ce que nous demandons aux acteurs de la crise, c’est de mettre de l’eau dans leur vin, car leur dissension paralyse le pays, car sans essence, les gens ne peuvent pas travailler ».

kabré Moumouni KABRE,  élève : « Nous avons appris l’information depuis hier. Nous avons   joué au malin, on n’est pas venu mettre le carburant, voici maintenant, qu’il nous est difficile d’avoir ne serait-ce qu’un litre d’essence. On ne sait pas quoi faire. Je trouve que l’Etat doit prendre ses responsabilités, puisque cela fait maintenant la énième grogne des transporteurs qui paralyse le pays. Je trouve qu’il y a une mauvaise gestion de la part des autorités ».

mme bouda Mme bouda, agent ONATEL : «  Je réside a Pissy. Quand  j’ai quitté le service, à partir de 12h30, j’ai eu l’information qu’il n’y a pas de carburant, depuis le centre ville jusqu'à cette station, c’est ici que j’ai eu le carburant. J’ai fait plus d’une heure attente, il a fallu me battre pour avoir le carburant. Ce que j’ai comme recommandation à l’endroit de l’Etat Burkinabè, c’est d’éviter ces problèmes. Présentement, il n’y a pas de carburant. J’ai été à la station qui est a coté de l’ONATEL, mais il n’y avait pas de carburant, je suis allée a Gounghin et c’était la même chose. C’est ici, dans les bouteilles que j’ai eu. Que Dieu nous aide afin que nous puissions en finir avec cette crise ».

Martin TIENDREBEOGO, Technicien : « Hier, j’ai mis 1500 francs CFA de carburant, mais compte tenu de mes courses et du fait que ma moto consomme, ce matin je me suis réveillé sans carburant. J’étais obligé de prendre mon vélo au lieu de ma moto pour aller au service, car les stations sont vides. Il faut que le gouvernement trouve une solution ».

20180828 094309Fayçal NAKOULMA : « C’est difficile pour nous,  parce que les revendeurs vendent le litre entre 1500 et 2000 francs CFA. Moi-même qui suis arrêté je ne suis pas venu  à moto. Je circule à vélo maintenant et cela joue sur mon travail. S’il n’y a pas d’essence, tu vas faire comment pour aller au travail ? ».

sondoAlphonse SONDO « Les gens même veulent se frapper dans les longues queues pour chercher le carburant. Présentement, il n’y a pas de citerne pour ravitailler les stations afin que tout le monde puisse avoir accès, c’est pour cela nous sommes là, entrain de faire le rang pour se servir. Il y a beaucoup de stations qui n’ont plus le carburant, nous avons fait le tour de la ville, mais pas une goutte de carburant en vente. C’est arrivé ici qu’on a trouvé, c’est pour cela on est en train de faire la queue, pour se ravitailler. Il faut que l’Etat essaie de trouver une solution, pour que tous les services puissent bien fonctionner, car sans le carburant, il n’y a rien. Si tu n’a pas le carburant, tu ne peux pas te déplacer. Même les cars et les bus arrêteront de circuler si la crise dure. Il faut donc qu’une solution puisse être rapidement trouvée pour que le pays recommence à bien marcher ».

 Propos recueillis par Edwige SANOU

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