Depuis le début du XXIe siècle, l'Afrique de l’Ouest en général et particulièrement le Burkina Faso est devenu un carrefour de trafic de drogue de toutes sortes, de crimes organisés et du terrorisme. La drogue, mère de tous les maux contribue à rendre le pays des hommes intègres plus vulnérable au terrorisme. Selon les estimations de la Drug Enforcement Administration (DEA), jusqu’à 60 % des organisations terroristes sont reliées au trafic de drogue. C’est pourquoi, sa consommation a aujourd'hui des répercussions négatives et inquiétantes sur la santé des populations ainsi que sur la stabilité, la sécurité et le développement du pays.
Devenue un problème de santé publique, la drogue est aussi un désastre pour le développement du Burkina Faso. En effet, elle est l’un des facteurs déclencheur voire aggravant de plusieurs maux en l’occurrence, la violence, le crime, l’incivisme et même le terrorisme. On constate de plus en plus la prolifération de ces stupéfiants parallèlement avec la montée du terrorisme au Burkina. Ces dernières années, la consommation des stupéfiants connait un essor spectaculaire, surtout au sein de la jeunesse. Cela s’explique par le fait que « l’Afrique de l’ouest, autrefois zone de transit par excellence, est devenue de nos jours une zone de consommation. En outre, il faut noter qu’avant la drogue se présentait sous forme naturelle (plante), mais aujourd’hui, on la retrouve sous plusieurs aspects (Comprimés, poudre, liquide, etc.), pourtant, l’Afrique est réputée être un grand consommateur de médicaments. Ce qui facilite l’écoulement de ce nouveau type de drogue dite de synthèse en Afrique (Sous forme de comprimés) », explique Hamidou ILBOUDO, le Secrétaire permanant par intérim du comité nationale de la lutte contre la drogue (SP/CNLD).
La violence et l’incivisme semble être l’apanage de certains burkinabè ces dernière année. En effet, que ce soit en milieu scolaire à travers la décente du drapeau nationale par les élèves, le viol collectif, ou en circulation, par le non respect des feux tricolores, des panneaux de signalisation et la tolérance zéro, l’incivisme est devenu le quotidien des Burkinabè. En outre, des agressions barbares, des lynchages, des bastonnades, et même des assassinats témoignent de la montée spectaculaire des violences aveugles au Burkina. Ces actes indescriptibles peuvent avoir leur réponse dans la consommation de certains stupéfiants tel le tramadol. « On assiste de nos jours à la consommation grandissante d’une drogue de synthèse plus connue sous le nom de tramadol qui est utilisé pour le traitement de la douleur. Ces jeunes en consomment, parce que c’est un puissant élément qui repousse la faim, les limites de la fatigue et de la peur ». Confie Hamidou ILBOUDO. Pour lui la consommation du tramadol peut conduire le sujet à commettre des actes répréhensibles, qu’il pourrait commettre difficilement étant lucide en l’occurrence les actes terroristes.
Aussi si certaines attaques terroristes perpétrées au Burkina ont été revendiquées par des groupes terroristes d’origine étrangère, il faut noter le démantèlement du réseau terroriste à Rayongo à laisser tous les Burkinabè perplexes. En effet, suite à ce démantèlement, les enquêtes ont démontré que deux terroristes étaient de nationalité burkinabè. Ces terroristes qui avaient non seulement un lien avec la double attaque terroriste du 02 mars 2018, projetaient aussi une attaque dans la capitale, courant mois de juin 2018 contre des cibles importantes.
Il est inconcevable que des fils du Burkina puissent infliger de telles atrocités à toute la nation. Il est donc légitime de se s’interroger sur la lucidité de ces derniers qui posent de tels actes. Est-ce qu’une personne normale c'est-à-dire jouissant de toutes ces facultés peut-il au nom d’un quelconque précepte, attenter à la vie de son prochain ? Michael Braun, ancien chef des opérations de la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis, (DEA) a déclaré dans un discours « le lien entre la drogue et le terrorisme augmente à la vitesse de la lumière », « Cette tendance n’est pas nouvelle il y a eu de nombreux liens identifiés entre la drogue et le terrorisme au cours des 25 dernières années », a-t-il ajouté.
Tout cela ne fait que confirmer le caractère démesuré de la guerre contre la drogue. Cette guerre contre-productive ne saboterait-elle pas en fin de compte, la guerre contre le terrorisme ?
Edwige SANOU