dimanche 24 novembre 2024

Le veuvage au Burkina : Quand des femmes deviennent pères et mères de familles à la fois

veuve veuveL’Assemblée générale des Nations unies (ONU) a proclamé le 23 juin, Journée internationale des veuves (Résolution 65/189)Selon ses statistiques, l’on dénombre environ 258 millions de veuves dans le monde, dont une sur dix vit dans une pauvreté extrême. Au Burkina Faso le veuvage qui était synonyme de précarité  pour certaines femmes, ne semble plus l’être de nos jours.

 

La situation de la veuve et de l’orphelin est un problème très délicat en Afrique de l’Ouest en général et  au Burkina Faso en particulier. En effet, suite à la mort ou au départ de l’époux ou de l’un des parents, la situation familiale, des veuves et des enfants devient des plus périlleuses en raison de contraintes économiques et sociales. De plus, au Burkina Faso, les orphelins sont pratiquement toujours l’objet d’un rejet, de stigmatisation et de marginalisation. « Lorsqu’elle perd son mari, la femme ne devrait pas perdre ses droits. Pourtant, 115 millions de veuves vivent dans la pauvreté et 81 millions ont été victimes de violences physiques. Les filles mariées à des hommes beaucoup plus âgés sont particulièrement vulnérables », a déclaré M. Ban Ki-Moon, ancien secrétaire général (SG) de l’ONU.20180706 131659

Dans une société de type communautariste comme dans de nombreux pays africains, leur bien-être et leur sécurité sont ainsi compromis. Ils rencontrent des difficultés pour se nourrir, pour avoir des soins, se vêtir et se loger. Quant aux veuves, elles sont souvent confrontées à des difficultés qui peuvent les conduire à la marginalisation, voire l’exclusion sociale.20180706 131643

Face à toutes ces difficultés auxquelles certaines veuves doivent faire face, d’autres  à l’instar de Maïmouna SAWADOGO, présidente de l’association des veuves et orphelins de Bittou, ont décidé de prendre leur destin en main pour améliorer leurs conditions de vie. En effet, ayant perdu son mari depuis plus de dix ans,  madame SAWADOGO à un moment donné était confrontée à une situation précaire, car n’ayant aucune source de revenue. Cependant, Mme SAWADOGO a décidé de se mettre en association avec d’autres  veuves pour mener des activités génératrices de revenus (AGR), afin de s’occuper de ses enfants. De nos jours, elles sont au nombre de cent trente (130) veuves et six cent (600) orphelins. Ce rassemblement a pour objectifs de veiller à l’épanouissement des veuves et des orphelins. Ces dames ont mis en place une entreprise de transformation de manioc et de maïs. « L’activité se porte bien, nous avons commencé en 2010. Nous étions trois femmes, et l’on ne faisait que l’atieké. Avant, on n’avait pas de salaire mensuel, mais en ce moment chaque femme a au moins une rémunération mensuelle » confie Maïmouna SAWADOGO.  « Nous avons déposé un projet à la maison de l’entreprise sur la transformation du manioc, et nous avons été  lauréat  en 2013.  Nous avons donc remporté un prix de 5 millions, qui nous permis de payer le matériel, et d’augmenter le fonds de roulement. Tout cela nous a aider booster notre activité » ajoute-t-elle.

 De nos jours certes ces dames continuent de pleurer leurs maris, mais elles ont surtout  pris la résolution de mener la lutte pour se sortir la tête hors de l’eau.

Edwige SANOU

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