dimanche 24 novembre 2024

Le chômage des jeunes au Burkina : Quand les universités forment de potentiels chômeurs

EMPLOI FORMATION CHOMAGE logoLe chômage peut être défini comme l'état d’inactivité d’une personne souhaitant travailler. Selon les résultats d’une enquête multisectorielle publiés en début janvier 2016, le taux de chômage est de 8,6% chez les jeunes de 15 à 24 ans au Burkina Faso. Toutefois, si le chômage des jeunes s’avère être une réalité au Burkina Faso, il n’est pour autant pas une fatalité. Plusieurs raisons expliquent ce problème,  mais la principale est l’inadéquation des formations professionnelles avec les besoins des entreprises.

 

Au Burkina Faso, l’inadéquation des formations professionnelles avec les besoins des entreprises,  est la principale cause du chômage des jeunes. En effet, il y a une méconnaissance  des besoins, c’est-à-dire que les offres de formation ne répondent pas toujours aux besoins des entreprises et de la société burkinabè en générale. Les domaines de formation ne sont pas très adaptés avec les réalités du pays. Il y a un certain nombre de besoins spécifiques qui doit être la base des formations professionnelles du pays. « Si vous formez et vous ne connaissez pas le besoin exact du pays, c’est donc dire que vous formez les gens n’importe comment… Certaines écoles forment souvent sans prendre en compte ce que deviendra  ces jeunes qui sont formés »,  indique Moumouni SERE, commissaire général du salon international de l’emploi et des métiers (SIEM).

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                                                       Moumouni SERE, commissaire général du salon international de l’emploi et des métiers (SIEM)

 

C’est pour dire qu’il est nécessaire de penser aux besoins des entreprises, de la société et même de l’Etat dans le choix des domaines enseignés dans les écoles supérieures et les universités. Par exemple, au niveau de la sécurité alimentaire le Burkina Faso  n’arrive pas à résoudre ce problème, parce qu’il n’y a pas suffisamment de personnes qualifiées  pour permettre de pouvoir relever ce défit. Il y a donc lieu de s’orienter vers ce domaine, qui est important pour le développement du pays tels l’agro-sylvo-pastoral, le secteur minier qui est un secteur émergeant au Burkina, le BTP qui est un indispensable pour un pays en plein chantier comme le Burkina Faso.

chômage l economiste maghrebin 1200x671Aussi, le Burkina Faso est un pays, dans lequel le secteur primaire est prioritaire, mais,  les offres de formation professionnelle  sont axées sur le secteur tertiaire. Il est tout à fait normal donc que ces jeunes diplômés n’arrivent pas à s’en sortir, dans la mesure où les emplois dans lesquels ils sont formés ne sont pas aussi nombreux. Si au lieu de former des ouvriers qualifiés, les écoles forment seulement des ingénieurs pour la conception. Ils  pourront concevoir, mais seront inefficaces dans l’exécution.  « De nos jours pour trouver un maçon qualifié, c’est difficile. Trouver des gens qualifiés pour faire les finitions est de plus en plus un casse-tête chinois », confie M. SERE. Il n’est donc pas nécessaire de former tous les jeunes pour qu’ils deviennent des universitaires,  mais offrir des formations plus adéquates qui pourront mettre sur le marché de l’emploi des jeunes, des ouvriers qualifiés, des techniciens qualifiés qui sont les plus demandés.

Le problème est également lié à la qualité des formations. En effet, les formations sont souvent très théoriques, pas toujours adaptées aux réalités du terrain. Ce qui fait que même s’ils sont diplômés, une fois sur le terrain ces jeunes se retrouvent avec des connaissances qui n’ont rien à voir avec ce qui est pratiqué sur le terrain. « Souvent dans les mines, certains miniers sont obligés même « de formater » des étudiants nouvellement recrutés comme « des disques durs », avant tout autres formations. Cela revient à  un double  travail pour les entreprises qui sont censés maintenant apporter une formation complémentaire et non une  formation initiale. Cela est dû au fait que nos formations sont très théoriques  », explique M.SERE.

On peut ajouter à cela la mauvaise qualité des formations, cela, car on forme des jeunes dans des domaines où il n’y a pas vraiment beaucoup d’utilité pour le Burkina Faso. Il y a aussi le fait que l’on forme dans des domaines où il y a des utilités, sans que l’approche de la formation ne mette sur le marché des jeunes qualifiés, mais des jeunes diplômés.

 

Edwige SANOU

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