Prendre la parole en publique n’est pas donné au tout le monde. Les uns ont une grandeur innée, d’autres sont obligés de l’acquérir. Très peu connu au Burkina Faso, des activités sont menées de plus en plus en vu de sa promotion et sa vulgarisation dans les lycées et universités. L’art oratoire est un puissant instrument de communication, qui semble être indispensable pour le développement socio-politique.
Très peu connu de la population Burkinabè, l’art oratoire pourrait être un facteur puissant dans le renforcement de la démocratie au Burkina Faso. En effet en politique la démocratie prend sa forme élémentaire dans le débat. Le débat est de tous temps l’enjeu éthique et politique de la démocratie. Aussi notons que la résolution des conflits d’opinion par le biais du dialogue est une fonction de l’art oratoire indispensable au Burkina Faso, compte tenus du climat sociale de grève dans le quel le pays est plongé depuis plus de deux (02) ans. En plus de cela l’art oratoire à une fonction de persuasion, de conviction, de séduction, qui sont des atouts importants en politique, c’est donc dire qu’il permet de communiquer efficacement en politique.
L’Art Oratoire est l’art de convaincre, d’émouvoir par la parole ... Art Oratoire est un art, en ce sens qu’il propose une dimension esthétique du discours ; mais aussi parce qu’il requiert l’apprentissage d’une méthode et donc d’une technique. L’Art Oratoire n’est pas inné, il s’apprend. « L’art à lui seul peut être définis comme tout ce qui est créativité, beau, imaginaire, tout ce qui sort de l’ordinaire. On peut prendre l’art dans ce sens. L’art oratoire peut donc se définir comme le fait de pouvoir s’exprimer, en sortant de l’ordinaire. C’est utilisé tous ce qui peut rendre des expressions belles, tous ce qui peut rendre beaux ce que l’on veut dire », explique Thomas d’Aquin OUEDRAOGO, spécialiste en art oratoire et technique de débat.
L’art oratoire permet de découvrir l’univers de l’oralité. « Le ton qu’on utilise avec sa femme n’est pas le même qu’on doit utiliser avec les enfants et avec les employés », indique M OUEDRAOGO. Aussi elle permet de corriger l’incapacité à prendre la parole en publique, a bien articuler, c’est dans ce contexte que le championnat des débats et art oratoire a été initié.
« Nous avons fait un constat général qui nous démontre le Burkinabè est intelligent, mais c’est un leader peu ouvert, il n’arrive pas toujours à défendre ces points de vus. Il y a des jeunes qui peuvent réellement impacter leur génération positivement mais n’y arrive pas souvent par peur, aussi souvent à cause de la non maitrise de cet arme qu’est l’art oratoire. C’est dans ce contexte que nous avons initié le championnat des débats et art oratoire, parce nous savons que le Burkina Faso est un pays démocratique. La base de la démocratie c’est le débat. Cela permettra aux élèves, étudiants et aux professionnelles d’acquérir l’art de défendre leurs idées ».
L’art oratoire couvre trois champs, à savoir le volet corporel, le volet vocal et le verbal. L’intérêt de maîtriser l’art de la conversation, c’est que c’est un formidable moyen de captiver les gens, de leur inspirer confiance, de faire valoir vos idées. Il commence là où commence la vie publique. Qu’il s’agisse de la prise de parole en public dans le monde professionnel, le milieu associatif ou le combat politique, en face à face, au sein d’un groupe ou devant un auditoire, chaque fois on le fait au titre d’un rôle écrit par la société des hommes. On doit alors construire un personnage qui soit la juste traduction physique, vocale et intellectuelle de ce rôle. Les styles d’expression changent à l’infini, en fonction des orateurs et des situations. Invariante, la technique permet l’adaptation pertinente des styles.
« J’aurai aimé que notre Ministre de la sécurité fasse la différence entre s’adresser aux terroristes et s’adresser à la population. Parce que cela ne se sent pas lors des conférences de presse ou des communications. Quand on s’adresse aux terroristes on ne tient pas les mêmes mots, on n’emploie pas non plus le même ton que lorsqu’on s’adresse à la population », déplore M OUEDRAOGO.
Edwige SANOU