Ce mercredi 25 avril, le syndicat des travailleurs de la Géologie des Mines et des Hydrocarbures (SYNTRAGMIH) a organisé une conférence de presse sur l’état des lieux des luttes des travailleurs des mines à la bourse du travail. Ces luttes concernent spécifiquement les travailleurs des mines de SEMAFO à Wona, de Bissa Gold à Sabcé, respectivement dans les provinces du Mouhoun et du Bam.
Les revendications des travailleurs des mines concernent non seulement le temps de travail et de récupération, mais aussi et surtout le non respect des textes en vigueur au Burkina. En effet à SEMAFO, à Bissa Gold, ainsi qu’à Komet (ex Stremco), les travailleurs sollicitent sept jours de travail et sept jours de repos (7/7) et l’application adéquate des textes. Cela, car ils travaillent 11 voire 12 heures par jour, sans que cela ne donne droit à des heures supplémentaires. Toute chose qui est contraire aux textes.
Quant à Bissa Gold, les travailleurs ont pratiqué en janvier 2012, le 7/7 dans les conditions légales de payement des heures supplémentaires et de la prime de quart. Mais, en avril 2013, la direction a imposé quatre jours de travail et quatre jours de repos (4/4) qui a fait perdre aux travailleurs leurs avantages. Ces derniers fatigués, réclament aujourd’hui le 7/7. Pour les travailleurs, le 4/4 en plus d’être contraignant ne permet pas un repos réel.
Au niveau de la société de recherche High River Gold/ Jilbey Burkina, la majorité des travailleurs, notamment les représentants du personnel ont été licenciés sans respect adéquat des procédures. Deux des représentants encore dans le personnel restant, se voient refuser l’avancement d’échelon contrairement à la pratique en cours.
A Komet, les employés ne sont pas totalement déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), pourtant les précomptes sont effectués.
Selon les responsables du syndicat des travailleurs de la Géologie des Mines et des Hydrocarbures (SYNTRAGMIH), les travailleurs dans les différentes mines sont taxés « d’extrémistes », « d’irresponsables » quant ils réclament la mise en application des textes. Pourtant, selon le SYNTRAGMIH, cela ne serait pas une nouvelle revendication, mais simplement, une réclamation dont la solution réside dans l’application correcte des textes du travail en vigueur, contenue dans le droit positif burkinabè.
Certains ténors de la chambre des mines rejettent dans les faits les textes et lois du travail du Burkina Faso, parce que selon eux, ces textes et lois ne sont pas adaptés aux mines. Pourtant, ces lois sont appliquées dans certaines mines à l’instar de la mine d’Essakane, d’Iam Gold, de houndé Gold Opération et de Taparko (pour une partie du personnel). Selon le syndicat, ces derniers font les cédules de 7/7 et appliquent correctement le paiement des heures supplémentaires conformément aux textes en vigueur dans notre pays.
Le SYNTRAGMIH dénonce donc un refus de payer au juste prix les labeurs des Burkinabè dans les mines pour augmenter la plus-value que tirent les sociétés minières, car les salaires sont parmi les maigres retombées que tire notre pays au niveau de l’exploitation minière.
Toutefois, les travailleurs des mines en générale et ceux de SEMAFO, Bissa gold et Komet en particulier, rejettent cette vision et demandent l’application des heures supplémentaires qui engendreraient les nouvelles cédules de travail.
Quoiqu’il en soit ils demeurent mobilisés pour poursuivre les actions en vue du respect des lois et de l’application effective des heures supplémentaires, et ce, pour la mise en œuvre de nouvelles cédules au niveau des mines de SEMAFO et Bissa Gold.
Par ailleurs ils mettent en garde certains cadres, directeurs et anciens délégués, qui au lieu de contribuer à la résolution des problèmes posés ; divisent et opposent les travailleurs entre eux, dans l’objectif de saper leur actions et réprimer ceux qui posent les problèmes et qui sont soucieux de l’avancée de la mine et le respect environnemental des textes et lois au Burkina Faso.
Edwige SANOU