Le Syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS) et le Comité de la Confédération Générale du Travail du Burkina (CGT-B) ont animé une conférence de presse ce mercredi 25 avril 2018, à la bourse du travail de Ouagadougou, pour dénoncer non seulement le mépris de l’autorité face à leur plate-forme revendicative, mais aussi et surtout, dénoncer les multiples atteintes aux libertés syndicales qu’il est donné de voir dans le département en charge de la femme, de la solidarité nationale et de la famille. Ce point de presse se tient en marge des 96h de grève engagée depuis hier par le SYNTAS.
Le Syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS) et le Comité de la Confédération Générale du travail du Burkina (CGT-B) condamnent l’attitude belliqueuse des autorités du Ministère de la femme, de la solidarité Nationale et de la Famille MFSNF). Il faut noter que c’est depuis deux ans que les travailleuses et les travailleurs du Ministère de la femme, de la solidarité Nationale et de la Famille sont mobilisés sous la direction du SYNTAS et de la CGT-B, qui à travers des actions multiformes exigent du gouvernement la satisfaction de leur plateforme revendicative minimale qui selon eux, n’a toujours pas fait l’objet d’un examen sérieux.
Selon le SYNTAS, les atermoiements de l’autorité, loin d’entamer la mobilisation des travailleuses et des travailleurs du département, constituent un terreau qui aiguillonne leur détermination et élargit la base de la contestation. Et pour preuve, les deux structures syndicales ont déposé le 27 mars 2018, un préavis de grève de 96 heures pour compter du mardi 24 avril à zéro (00) heure au vendredi 27 avril 2018 à vingt-quatre (24) heures. En plus de cela, d’autres actions de lutte sont en cours d’exécution depuis le 9 avril 2018.
Toutefois, le SYNTAS déplore le mépris et l’esprit belliqueux des responsables du ministère de la femme, de la famille et de la solidarité nationale. En effet, le syndicat constate que face à ses actions entreprises, les autorités du ministère avec à leur tête Madame le Ministre Hélène Marie Laurence ILBOUDO/ MARSHAL, au lieu d’apporter des réponses satisfaisantes aux préoccupations des travailleurs, ont opté pour un passage en force. Aussi, par une correspondance en date du 20 avril 2018, l’autorité a instruit son administration de « …procéder à la réquisition des agents dont le départ en grève peut empiéter sur le fonctionnement des services au plus tard le lundi 23 avril 2018 à 9h. En cas de refus de recevoir les actes de réquisition, veillez recourir à un huissier de justice qui sera commis par le Ministère pour notification et cela à 10 heures au plus tard ; (…) interdire l’établissement des piquets de grève dans les services, sinon recourir à la force publique pour rétablir l’ordre ». Des actions que le SYNTAS et la CGT-B qualifient d’attentatoires aux libertés syndicales et au droit de grèves et qui sont en contradiction avec la législation en vigueur au Burkina Faso.
A cette rencontre avec les hommes et femmes de médias, les deux structures syndicales ont aussi dénoncé des pratiques liberticides à l’encontre des travailleurs. C’est pourquoi, elles mettent en garde les autorités du Ministère de la femme, de la solidarité Nationale et de la Famille, contre toute répression des travailleurs en lutte. Par ailleurs, elles tiennent pour responsables, madame le ministre et son staff, de la dégradation du climat au sein du MFSNF ainsi que du durcissement des actions de lutte en cours.
Qu’à cela ne tienne, le SYNTAS et la CGT-B ont exhorté les travailleuses et les travailleurs, les militantes et les militants à rester mobilisés et déterminés, car ils sont engagés dans une lutte juste et légitime. Toutefois, ils les invites à se départir de la diversion d’où qu’elle vienne et de travailler au renforcement de la solidarité au sein des travailleurs.
Edwige SANOU