Flamber, griller, téléviser, etc. le poulet se retrouve sous toutes les formes à Ouagadougou. Qu’elle soit sur pieds ou prêt à être consommée, la volaille au Burkina Faso, a une part contributive dans l’économie nationale. Mais si avant, l’activité de grilleur de poulet était florissante, aujourd’hui, ses acteurs note qu’elle est au ralenti.
Selon des statistiques de 2014 du ministère des ressources animales et halieutiques, la région du Centre, connue pour sa forte concentration humaine et son urbanisation galopante est également un des centres de promotion de l’intensification de l’élevage au Burkina. Malgré ces atouts et potentialités dont regorge la région, l’offre de produits alimentaires d’origine animale et halieutique reste en-deçà de la forte demande. La ville de Ouagadougou à elle seule consommerait approximativement 50 000 poulets par jour. En raison de 3000 FCFA l’unité, cela équivaut à cent cinquante million de francs CFA (150 000 000) qui sont au quotidien éjecté dans l’économie de la capitale.
Ces chiffres semblent être caducs dans la mesure où cette activité qui semblait être prometteur, tend aujourd’hui à être morose. En effet, nombreux sont les grilleurs de poulets qui se retrouvent dans une situation difficile du faite de la mévente. À l’instar de MBAPE qui a hérité de l’entreprise de grillade de poulets de son père, nombreux sont les grilleurs qui sont dans le désarroi en ce moment. « J’avais plus de dix sept (17) personnes qui travaillaient avec moi. Avec la situation difficile, j’ai été obligé de licencier treize (13) personnes. Je suis né trouver mon père dans cette activité. Il était l’un des premiers grilleurs de poulets à Ouagadougou avec une clientèle composée majoritairement des gens de la haute société. C’était donc une entreprise sérieuse. Mais, aujourd’hui ça ne va pas. Les ventes ont réellement baissé. On pouvait atteindre cent (100) à deux cent (200) poulets par jour. Aujourd’hui, on se retrouve avec quarante (40) à cinquante (50) par jour, voyez-vous-même l’écart ? C’est désolant. Il faut vraiment une réconciliation nationale pour que les activités reprennent normalement et pour que le pays puisse retrouver sa gaité d’antan ; Sinon économiquement rien ne va pas ».
Un peu plus loin un autre vendeur nous confie sa désolation. « Le marché n’est plus comme avant. Nous vendions plus de cent (100) poulets par jour il y’a quelques années. Mais de nos jours c’est compliqué. Atteindre trente ( 30) poulets est souvent un réel défi pour nous. Nous ne savons pas pourquoi c’est ainsi mais tout le monde crie que le pays est chaud. Nous ne pouvons que prier Dieu pour que les choses s’arrangent afin que les activités reprennent normalement ».
Edwige SANOU