dimanche 24 novembre 2024

Ministère de l'agriculture : Le SYNATRAG dénonce « un pilotage à vue » de la politique agricole au Burkina

IMG 20180420 WA0011Le syndicat national des travailleurs de l’agriculture (SYNATRAG) a animé ce 20 avril 2018, un point de presse pour dénoncer des pratiques qui selon lui, constituent des entraves au développement de l’agriculture burkinabé. Ce fut aussi l’occasion pour le syndicat d’interpeller le gouvernement par rapport à l’amélioration des conditions de vie et de travail de ses membres.

 

Alors qu’il occupe près de neuf (09) Burkinabé sur dix (10), et qu’il contribue pour plus du tiers au Produit intérieur brut (PIB), l’agriculture burkinabé n’a pas encore relevé le défi de la sécurité alimentaire. « L’atteinte de la sécurité était un rêve, maintenant elle est devenue un leurre », estime le Secrétaire général du syndicat national  des travailleurs de l’agriculture (SYNATRAG), Der Jean André SOME. Cette conviction, il la fonde notamment sur le déficit céréalier relevé cette année dans vingt-deux (22) provinces et évalué à près de cinq cent milles (500 000) tonnes.

Pour l’organisation syndicale, cette situation résulte d’un « pilotage à vue » du secteur agricole. En effet, à travers des politiques agricoles « inadaptées, parce ne tenant pas compte de la réalité du pays», le Burkina a entravé le développement de son agriculture qui souffre aujourd’hui entre autres de « manque de vision prospective, de tâtonnements et d’un déficit de gouvernance et de coordination dans la gestion  des projets et programmes », déplore le SYNATRAG.

Les conséquences de cet état de fait sont « l’indisponibilité de la ressource eau, la paupérisation accrue du monde rural, le manque d’alternative pour les cultures de contre-saison », expliquent-il.

IMG 20180420 WA0010Même la banque agricole ne trouve pas grâce aux yeux du SYNATRAG qui dit émettre des réserves quant à son efficacité future à cause notamment de la composition de son actionnariat. « Beaucoup d’opérateurs économiques y sont actionnaires et on peut émettre des doutes sur le fait que l’accès des petits producteurs aux crédits soit leurs priorités » estime t-il.

La gouvernance au sein du ministère est aussi remise en cause par le syndicat. Pour lui, il y a une inadéquation dans la répartition du budget du ministère. « Alors que la quasi-totalité des activités se font sur le terrain, plus de 90% du budget est alloué au niveau central au détriment des directions déconcentrées », regrette le SYNATRAG. Egalement, Der Jean André SOME  estime que le ministère est gagné par un clientélisme caractérisé par la promotion des cadres dont les compétences sont souvent sujettes à question au détriment d’autres cadres aux compétences établies.

Sur la question relative aux conditions de vie et de travail des agents, le syndicat relève que plus de la moitié des agents de vulgarisation agricole manque de moyens logistiques. Ce qui a des répercussions sur leurs performances en témoigne le fait que la grande majorité des agriculteurs qui bénéficiant de l’appui conseil, le sont grâce aux organismes non étatiques. D’où, explique le syndicat, la décision de boycotter l’identification des bénéficiaires pour la distribution des intrants agricole qui sera maintenu jusqu’à ce qu’un certain nombre de revendications soient satisfaites. Au nombre de celles-ci, figurent entre autres, la prise en charge des agents participant aux conseils des directions provinciales, la sécurisation des magasins de stockage des intrants agricoles et l’octroi de ristournes aux agents commis à la gestion desdits intrants.

 

Soumana Loura       

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