dimanche 24 novembre 2024

Discours du premier ministre sur la situation de la nation : « ... Le Burkina Faso en marche vers la pendaison.. », Bassolma BAZIE."

20180419 095701La Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) est une organisation de masse qui à l’instar des autres organisations syndicales, joue un rôle de contre-pouvoir en défendant les droits des travailleurs et l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Pour ce faire, elle doit se prononcer si besoin se fait sur la gouvernance, les prises de décisions politiques et la gestion du pays. Ainsi, au lendemain du traditionnel discours du premier ministre sur la situation de la nation, Bassolma BAZIE a rencontré au nom de la CGT-B qu’il dirige, les hommes de médias, afin de donner la lecture de sa structure sur cette situation sociopolitique et économique du pays que le premier a dépeint à l’hémicycle.

 

Le 12 avril dernier, de 10h à 22h30mn, le premier ministre Paul Kaba THIEBA, était face aux représentants du peuple pour dépeindre la situation de la nation. Et pour le chef de l’exécutif burkinabè, après le « come-back » du Burkina Faso en 2016, le pays en 2017 est résolument en marche vers son développement socioéconomique. Mais pour la CGT-B, ce discours ne reflète pas la réalité du pays, car étant rempli de contradictions.

D’abord, pour la CGT-B, l’exécutif a confondu vitesse et précipitation dans la forme. En effet, Bassolma BAZIE convient avec certains confrères qui disent que : « le ton était comminatoire, le débit haché et hésitant transformant un discours sur la situation de la nationale en un semblant de monologue ennuyant et ennuyeux ». « Ce n’est pas parce qu’il est long, qu’il lui confère son caractère de conviction. Ce n’est pas non plus parce qu’il est long que son contenu est fort appréciable », a estimé Bassolma BAZIE.

Dans le fond, ce discours du premier ministre suscite des questionnements qu’il ne donne de réponses aux préoccupations du peuple. En effet, pour le secrétaire général de la CGT-B, on ne sait toujours pas dans quelle direction part le Burkina Faso. « Le Burkina Faso est en marche », si l’on s’en tient aux propos de Paul Kaba THIEBA, mais paradoxalement, Bassolma note que le chef de l’exécutif lui-même ne sait pas quel rang occupe son pays en terme de développement. Ce qui laisse croire que le Burkina Faso n’est pas en marche vers le développement, mais vers la pendaison.

Autre élément de ce discours, c’est l’appel incessant à l’union nationale et à la réconciliation.  Mais, pour la CGT-B, cela ne saurait se faire sans la vérité et la justice. Sans ces préalables, tout sera « construit sur du faux », estime Bassolma BAZIE, car on ne peut parler de réconciliation et d’union sacrée nationale dans le mensonge, l’hypocrisie, la démagogie, sinon c’est préparer un avenir douloureux pour les générations à venir. « Le gouvernement doit plutôt prendre des dispositions pour que tout Burkinabè qui a eu le cœur meurtri surtout de façon erronée soit rétabli dans ses droits », a-t-il martelé.

En outre, la confédération a estimé que le premier ministre a fait montre d’un manque de courtoisie, voire un manque d’humilité politique. En effet, en 2016, après avoir traité certains opposants d’ennemis politiques, aujourd’hui, le chef de l’exécutif burkinabè affirme que le Burkina Faso est en marche n’en déplaise aux charlatans.

Sur le plan économique, le premier ministre a avancé beaucoup de chiffres. Il a évoqué une évolution positive de 4% en 2014, 4,4% en 2015, 5,9% en 2016 et 6,7% en 2017. Mais pour la CGT-B, Salifou DIALLO, ancien président de l’assemblée nationale, avait su donner la réponse qu’il fallait à Paul Kaba THIEBA en 2016, lorsqu’il se prêtait au même exercice. « A Ouahigouya, les gens ne mangent pas des chiffres », avait-il dit. Cela pour dire qu’il est bien de d’égrainer des chiffres, mais il faut que cela colle avec la réalité du terrain, car selon le secrétaire général de la CGT-B « il n y a pas eu des gens qui ont quitté les hôpitaux, ni des gens qui se sont rassasiés ou même des écoles sous paillotes qui se sont transformées en écoles normales, parce que le premier ministre a égrainé des chiffres au niveau de l’Assemblée nationale ».

20180419 095806En outre, de ces chiffres donnés, figurent des contradictions selon Bassolma. En effet, le 5 février 2018, le gouvernement disait que les prévisions en recouvrements directs étaient de 720 milliards 69 millions au niveau de la Direction générale des impôts (DGI), avec 673 milliards de fonds recouvré, soit 93, 4%. Au niveau de la Direction générale des douanes, elles étaient de 603 milliards 608 millions de francs CFA, avec 575 milliards 57 millions de recouvrements effectifs soit 95,27%. Au niveau du Trésor public, les prévisions étaient de 120 milliards 493 millions avec 149 milliards 125 millions de recouvrement, soit 123,78%. Le point de ces chiffres fait un total de 1449 milliards 191 millions de prévisions pour un recouvrement 1397 milliards 182 millions en 2017. Et lors de son discours, le premier ministre dit que les recettes propres en 2017 étaient de 1389 milliards 4 millions. Des chiffres qui sont en déphasage avec ceux donnés en 2017, estime-t-il. Cela fait une différence de 7 milliards 982 millions. Ce qui pose selon lui un problème de transparence et de justesse.

Selon Bassolma, le gouvernement veut donc opposer les fonctionnaires à la population lorsqu’il affirme que la masse salariale fait plus de 50%, soit 618 milliards du budget, pourtant la comparaison des chiffres de février doit en principe donner une masse salariale de 698,591milliards. Pour lui donc, le pourcentage de la masse salariale, ne sont que des chiffres montés de toute pièce pour retourner les fonctionnaires contre le reste de la population.

Sur la question de la remise à plat des salaires, la CGT-B estime que la conférence de la rémunération des salaires doit se discuter uniquement entre l’Etat et ses agents. Si les forces vives doivent y prendre part, il faut que cette conférence change de nature pour devenir une conférence nationale sur les ressources nationales et leur gestion. Cela permettra selon la CGT-B de mettre sur la table des discussions, tous les types de caisse, les salaires de tous les composants de l’Etat et les différentes malversations.

Candys Solange PILABRE/YARO

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