A Ouagadougou, faire garder son bébé est de plus en plus un casse-tête chinois pour les femmes en activité. En effet, les quelques structures de prise en charge des nourrissons qui existent ne sont pas toujours à la portée de tout le monde ; leur coût est tel que seuls les plus nantis peuvent y avoir accès.
A Ouagadougou, pour envoyer son enfant dans une crèche, il faut débourser en moyenne soixante mille francs (60 000) francs CFA par mois. Pourtant, nombreuses sont les mères en activité qui voyaient en ces crèches la solution idéale pour faire garder leurs bébés dans de bonnes conditions, en ce sens qu’elles assurent une sécurité optimale de l’enfant. En effet, beaucoup de ces crèches ont des locaux adaptés et obéissant à des normes strictes, un personnel qualifié. Ce qui est assez rassurant pour les parents.
Aussi, la crèche offre un environnement stimulant pour le nourrisson, car il est non seulement en contact permanent avec des adultes, formés à l’éveil des tout-petits, mais aussi et surtout avec d’autres enfants. Ce qui fait qu’il s’habitue très tôt à la présence d’autres personnes que ses parents, toute chose qui fait qu’il ne découvrira pas la collectivité brutalement le jour de son entrée en maternelle. En plus, ces structures sont ouvertes en permanence et s’adaptent aux horaires de travail en vigueur au Burkina Faso. Malheureusement ces crèches ne sont pas toujours accessibles, car il n’est pas donné à tout le monde de pouvoir débourser au moins soixante-mille (60 000) francs CFA chaque mois pour faire garder son bébé.
En effet, au Burkina Faso peu sont ceux qui peuvent s’offrir les services de ces garde-bébés, car le salaire d’un fonctionnaire y est de cent quinze mille (115000) francs CFA. En outre, avec une famille composée généralement de cinq (5) à six (6) membres, il est souvent difficile voire impossible pour le burkinabè lambda d’envoyer son enfant dans une crèche. Ce sont en général les bébés des hauts fonctionnaires, des hommes d’affaires, les diplomates etc. que ces crèches accueillent.
Plusieurs facteurs expliquent les coûts élevés des crèches. « Les crèches sont un cadre adapté pour le développement de l’enfant. En plus de cela, certains parents exigent souvent des conditions pour la garde de leurs enfants : la première est la sécurité. Par exemple, nous avons deux gardiens. Un à l’entrée principale, et l’autre qui est dans la cour. Nous avons aussi plusieurs garde-bébés. La deuxième, c’est l’hygiène qui est d’ailleurs l’une de nos priorités et est la base de tout. Nous avons également une prise en charge médicale. Par exemple, si un enfant à des problèmes de santé, nous pouvons assurer les premiers soins. Tous ces paramètres sont pris en compte dans le processus de fixation des prix. La crèche assure une suivie complète de l’évolution de l’enfant ». explique la gérante de la crèche RAYAN GARDEN.
« Cela rassure les parents qui peuvent vaquer paisiblement à leurs occupations. Si les enfants sont gardés à la maison, plusieurs accidents dus à la négligence des nounous peuvent survenir. Les crèches assurent le développement physique et mental de l’enfant. C’est l’éveil en un mot et c’est les lieux par excellence d’apprentissage des bonnes manières dès le bas âge », estime-t-elle.
Pour certains parents, la sécurité et l’éducation d’un enfant n’ont pas de prix. « L’éducation d’un enfant est la base de toute société, donc tant qu’on peut se permettre les services des crèches, il ne faut pas hésiter, car un enfant qui fréquente une crèche évolue plus vite qu’un enfant qui n’a jamais été en crèche. Il est ouvert d’esprit. Le bien-être de l’enfant n’a pas de prix », affirme Mme KEITA née KABRE Eliane, gérante de la crèche la colombe.
Edwige SANOU