jeudi 2 mai 2024

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Lutte contre la corruption au Burkina Faso : Le REN-LAC interpelle le chef de l’Etat à prendre ses responsabilités

20180411 101043Si au lendemain de l’insurrection populaire d’octobre 2014, le président Roch Marc Christian KABORE a déclaré que « le temps de la corruption et du vol est terminé », force est de constater que le peuple burkinabè rêve toujours d’une gouvernance vertueuse où les délinquants à col blanc sont traqués et punis à la hauteur de leurs forfaits. Pour le Réseau national de lutte contre la corruption (REN-LAC), ce rêve est loin d’être une réalité au pays des hommes intègres, car les autorités n’ont pas montré jusque là la voix à suivre pour une gouvernance vertueuse. Bien au contraire, c’est un président du Faso à la limite impuissant face à ce fléau que le secrétariat exécutif a eu à rencontré le 27 février dernier au palais de Kossyam. Ce mercredi 11 avril 2018, il a tenu à faire le point de cette audience au peuple burkinabè.

L’un des principaux maux qui mine la société burkinabè est la corruption et l’impunité, et ce, malgré les différentes luttes engagées depuis plus d’une vingtaine d’années. Avec l’insurrection populaire, le peuple burkinabè avait la ferme conviction que ce fléau allait faire parti de son passé douloureux. Mais un peu plus de deux ans après l’installation du président KABORE, le Réseau national de lutte contre la corruption (REN-LAC) constate que le temps de la corruption et de l’impunité court toujours avec célérité. En effet, « sur le plan administratif, les malversations ne donnent pas systématiquement lieu à des poursuites disciplinaires, ni au recouvrement des sommes détournées. Les dénonciations récurrentes de la presse, dont la dernière en date est celle relative aux pratiques de monnayage d’audiences dans le proche entourage du président lui-même et dans les ministères, semblent laisser celui-ci et son gouvernement dans une indifférence totale, qui flirte la complicité. La remise en cause de la désignation des directeurs généraux  des Sociétés d’Etat et des Etablissements publics de l’Etat (EPE) par voie de recrutement et sur appel à candidatures de même que l’allègement des conditions de recours aux procédures gré à gré dans la passation de la commande publique, n’augurent pas de bonnes perspectives pour la lutte contre la corruption » a signifié Claude WETTA, secrétaire général du REN-LAC, ce mercredi matin pendant la lecture de sa déclaration liminaire.

Une situation qui du reste inquiète énormément le REN-LAC. C’est pourquoi, le 27 mars dernier, lors de l’audience au palais de Kossyam, avec le président KABORE, Claude WETTA et ses camarades ont exprimé de vive voix au chef de l’Etat, leur insatisfaction et leurs inquiétudes quant à sa volonté et son engagement à lutter efficacement contre la corruption et l’impunité. Lesquelles inquiétudes ont été consignées dans un mémorandum et remis au président du Faso.

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Dans ce mémorandum, le REN-LAC interpelle essentiellement le président KABORE sur la nécessité et l’urgence d’agir contre l’impunité et de permettre à l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) d’être financière indépendante à travers la mise en œuvre effective de la loi N°004-2015/CNT du 03 mars 2015. Toute chose qui permettra selon lui de non seulement faire reculer la corruption, mais aussi et surtout d’amorcer un véritable décollage économique et social du pays des hommes intègres.

Il s’agit en effet pour le chef de l’Etat, de « veiller à ce que les structures d’enquêtes, les corps de contrôles et la justice aient les moyens humains et financiers nécessaires pour l’accomplissement de leurs missions, de tout mettre en œuvre pour solder le lourd passif des crimes économiques et confisquer tout bien issu de la corruption et de prendre des mesures fortes afin de rationnaliser la gestion du parc automobile de l’Etat », a expliquer les conférenciers du jour.

20180411 101014En rencontrant le chef de l’Etat par rapport à cette épineuse question qu’est la corruption et l’impunité, Claude WETTA et ses camarades espéraient que celui-ci allait les rassurer en prenant des engagements et en annonçant des mesures fortes qui visent à éradiquer ce fléau. Malheureusement, ils étaient face à un chef d’Etat sans solutions. « Au sortir de la rencontre avec le président KABORE, on a l’impression que la lutte est perdue d’avance », a déclaré Claude WETTA, Secrétaire général de REN-LAC. En effet, pour le chef de l’Etat, la lutte contre la corruption n’incombe pas seulement à son gouvernement, mais à l’ensemble de tous les acteurs. Par exemple, selon le REN-LAC, le président du Faso par rapport à la question des biens mal acquis a laissé entendre qu’on ne regarde que ceux d’en haut, en ignorant ceux du milieu, c'est-à-dire les fonctionnaires, qui, malgré leurs modestes moyens, ont des patrimoines immobiliers à Ouaga 2000.

Roch Marc Christian KABORE a aussi rappelé au REN-LAC toutes les actions engagées face aux différents détournements de deniers publics. Des actions qui se seraient butées aux exigences de l’Etat de droit. Il a ainsi invité Claude WETTA et ses camarades a également orienter leurs actions vers les syndicats qui refuseraient de participer à la mise en place des conseils de discipline dans les ministères.

Ce qui du reste convainc le REN-LAC quant à l’impuissance du régime KABORE à lutter efficacement contre ce fléau qui empêche le Burkina Faso d’amorcer un véritable développement économique et social. C’est pourquoi, il considère qu’aujourd’hui, « Roch la réponse » est devenu « Roch le problème » pour les Burkinabè, car il n’a pas encore indiqué jusqu’à présent la voie à suivre pour une gouvernance vertueuse, en témoigne la promotion de personnes qui jouissent de hautes responsabilités, alors qu’elles seraient trempées dans des malversations.

Quoi qu’il en soit, le REN-LAC dit être déterminé plus que jamais à poursuivre ses efforts de lutte contre ce mal qui ronge depuis des décennies la société burkinabè. Il appelle tout de même les citoyens à renforcer davantage leur niveau de veille et à développer des initiatives pour exercer effectivement unn contrôle de la gestion des affaires publiques.

 

Candys Solange PILABRE/YARO

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