Ce vendredi matin, le procès de l’affaire dite du général Gilbert DIENDERE et 83 autres, n’a véritablement pas avancé. Après le déport de quatorze (14) avocats, douze (12) accusés se retrouvent aujourd’hui sans conseil. Ce qui a poussé le tribunal, a son corps défendant, à suspendre le procès, le temps de permettre à ces accusés « sans défense » de se constituer à nouveaux des conseils. L’audience reprend le mercredi 09 mai 2018 à 9h.
Suspendu le 31 mars dernier, l’audience du putsch du 16 septembre 2015 a repris ce vendredi matin. En principe, selon le programme du tribunal, l’épisode de ce film judiciaire qui devait être servi au peuple burkinabè, c’est l’interrogatoire des accusés. Mais, par la force des choses, cela ne se fera pas. En effet, dès l’entame de cette audience, le président du tribunal a procédé à la lecture de quatorze (14) lettres de déport de certains avocats de la défense dont deux commis d’office. Il s’agit de la SCPA SOME, de la SCPA Légalis conseil, du cabinet d’avocat A. M ZONGO, de la SCPA le Rochi, de la SCPA OUATTARA SORI et SALEMBERE, de Me Paul TRAORE, de la SCPA Concilium, de la SCPA Press way, du cabinet Mamadou S. TRAORE, de la SCPA Yirochi et de la SCPA Lex AMA, de Me Christophe BIRBA. Ces déports y compris ceux du 31 mars dernier (à savoir Me Halidou OUEDRAOGO et Me Issaka ZAMPALIGRE), portent désormais le nombre de déport à seize (16). Si certains déports sont motivés par la conviction que dans cette affaire, les conditions d’un procès équitable ne sont pas réunies ou par convenance personnelle, il faut noter que la majeure partie des avocats n’ont pas justifié leur déport.
Cette vague de déports handicape fortement la continuité du procès. En effet, suite à ces déports, douze (12) accusés sont maintenant sans avocats. Pourtant, l’article 43 alinéa 2 portant sur la chambre criminelle, stipule qu’aucun accusé ne peut être jugé sans assistance juridique. Il revient donc de saisir le bâtonnier afin que celui choisisse des avocats commis d’office pour ces accusés.
Ceci étant sans s’opposer à ce que dit l’article 43, le ministère public, a émis une préoccupation. Il s’agit en l’occurrence de savoir si selon la réglémentation en vigueur au Burkina Faso, il est possible pour un avocat commis d’office de se déporter d’un dossier. Une inquiétude qui n’a pas eu de réponse de la part du tribunal à cette audience.
Dans le souci de tenir ce procès dans la légalité, le tribunal a décidé d’ajourner le procès, le temps de permettre l’application de l’article 43 portant sur la chambre criminelle, qui veut que le bâtonnier soit saisi, pour constituer des conseils pour les accusés qui sont désormais sans avocats. L’audience reprendra le mercredi 09 mai prochain à 9h.
Candys Solange PILABRE