Le Burkina Faso, depuis Janvier 2016, est dans l'œil du cyclone des forces du mal qui, sans répit, endeuillent les populations par des attaques terroristes, parfois d'une violence et d'une barbarie inégalées. L’objectif de ces actes ignobles est d'ôter de la vie des populations, la quiétude et d'y installer ipso facto, la peur et la hantise paralysantes, en les empêchant ainsi de profiter pleinement de la joie de vivre. Face à cela, les Burkinabè montrent par tous les moyens leur détermination à rester debout et à continuer de célébrer la vie dans toute sa splendeur. Un art comme le slam est alors utilisé pour montrer que face à ces actes barbares, le Burkina Faso ne pliera jamais l’échine. Ainsi, à travers de mots judicieusement choisis et majestueusement déclamés, le slam a cette magie de remonter le moral des populations et à les inciter à faire courageusement face à l'adversité.
Il n'est nul doute que le slam qui est « une déclamation publique faite pour surprendre et émouvoir » l'auditoire, du fait que l'environnement de son expression regroupe habituellement du beau monde, est un véritable outil qui permet, par la teneur du message véhiculé, de redonner de l'entrain à ceux qui ont le moral entamé et qui s'enlisent dans le fatalisme et le découragement, au point de ne plus avoir goût à la vie.
Nathanaél MINOUNGOU, slameur
C'est justement dans ce sens que, et eu égard du contexte d'insécurité que connait le Burkina Faso du fait des multiples attaques terroristes, que le Slameur Nathanaél MINOUNGOU, deux fois vainqueur du concours de slam intitulé « Je slame pour la Patrie », interpelle et encourage à être plus du coté d'Éros que de Thanatos afin de pouvoir vaincre le terrorisme. « S'ils n'ont pas peur de mourir, vous n'ayez pas peur de vivre... Repartez sur Kwamé N’krumah, mariez-vous chez monsieur le Maire, faites à votre femme des jumeaux, fêtez vos anniversaires, et réservez-moi un gâteau...Vivez, parce que celui qui n'a pas peur de mourir a sûrement peur de vivre », insiste t-il dans son texte.
On se souvient que ce thème du terrorisme, ce slameur au talent incommensurable, parce qu'il a su remettre du boum dans le cœur de ses spectateurs, a eu droit à un standing ovation du chef de l'État et de tout le public présent à la cérémonie de clôture de la 19e édition de la Semaine Nationale de la Culture (SNC), le 30 mars dernier à la Maison de la Culture Mgr Enselme Titianma SANOU de Bobo-Dioulasso.
Il serait donc Judicieux, au vu de son apport indéniable à forger un mental de résistant face au terrorisme, que le slam soit soutenu et utilisé abondamment dans nos villages et campagnes pour extirper du cœur des populations, les graines de la peur semées par les terroristes en les remplaçant par celles de l'amour, de la joie et de la Vie.
Yessy BAKO (correspondant Bobo-Dioulasso)