Le grand marché de Ouagadougou, fermé depuis le 26 mars 2000, a rouvert ses portes au grand public le lundi 20 avril. Cette réouverture du marché central de la capitale est une sorte de ballon d’essai qui permettra à la mairie de savoir s’il faut étendre la mesure aux autres marchés qui sont toujours fermés, rupture de la chaîne de contamination du coronavirus oblige.
Il est 10h et l’astre du jour darde de ses rayons au grand marché de Ouagadougou, Rood-Woko. Les commerçants ont repris leur activité commerciale à l’intérieur et à l’extérieur du marché. L’affluence pour le moment n’est pas au rendez-vous. Sur les quinze portes du marché, quelques-unes sont seulement ouvertes afin de pouvoir contrôler les entrées et sorties. L’accès au marché est subordonné au port d’un masque de protection, au lavage des mains et au contrôle de la température corporelle. A l’intérieur, des lignes rouges ont été tracées pour empêcher les commerçants de déborder de leur espace de vente et pour laisser les allées libres aux déplacements. Pour Soumaïla Ouédraogo, commerçant à Rood-Woko, la clientèle se fait rare, vu que le marché a été rouvert il y a seulement 24h. « Il n’y a pas de clients pour le moment. Il faut attendre une semaine pour voir ce que ça va donner. Même s’il n’y a pas de marché, je suis content de reprendre mon commerce ». La police effectue des contrôles dans le marché et hors du marché pour veiller au respect du port des masques de protection. 500 volontaires ont été recrutés pour assurer le suivi et la sensibilisation des commerçants au respect des gestes barrières. Certains d’entre eux sont postés aux entrées et d’autres font le tour du marché pour sensibiliser les acteurs. Selon Ousmane Badini, volontaire et étudiant en médecine, tout se passe bien pour le moment. «La sensibilisation se fait en mooré pour permettre aux commerçants de comprendre. La difficulté majeure que nous rencontrons, c’est le respect de la distanciation d’au moins un mètre entre les acteurs entre eux et leurs clients, et le port des bavettes. Beaucoup enlèvent leurs bavettes une fois à l’intérieur du marché ». Il renchérit qu’il y a des commerçants qui grognent lorsqu’ils sortent du marché pour des courses et qu’à leur retour on leur demande de se laver à nouveau les mains. La plupart de ses volontaires sont des étudiants en médecine. Ousséni Sankara, agent à la direction générale du programme national du volontariat au Burkina Faso, constate que le dispositif est respecté. « Nous rencontrons des commerçants qui enlèvent leurs masques et lorsque nous leur demandons pourquoi ils le font, ils répondent qu’ils s’étouffent ou ont des difficultés respiratoires ». Il ajoute que les volontaires, comme l’indique l’appellation, sont des volontaires qui se sont engagés à servir leur pays. Cependant ces derniers à la fin de la phase test, recevront une somme de 50 000 francs CFA comme frais de carburant. Le grand marché de Ouagadougou ouvre désormais ses portes de 8h du matin à 16h.
Elza Nongana (Stagiaire)