Couvre-feu, quarantaine sont, entre autres, les mesures prises par le gouvernement pour stopper la chaîne de transmission du coronavirus au Burkina Faso. Dans les familles, des complicités se créent de même que dans les célibateriums, encore appelés « cours communes ». Des voisins et voisines qui se saluaient à peine, ne se lassent plus de se parler. A quelque chose malheur est bon, est-on tenté de dire.
Depuis le 9 mars 2020, le Burkina Faso est confronté à une grave crise sanitaire due au coronavirus. A ce jour, le pays des hommes intègre compte 448 cas confirmés, 149 guérisons et 26 décès. Face à cette tragédie du coronavirus, le gouvernement a pris des mesures de restrictions pour stopper la chaîne de contagion communautaire. Parmi celles-ci, on peut citer le couvre-feu de 19h à 5h ainsi que la mise en quarantaine des villes touchées par la pandémie. Au début, ces mesures s’avéraient insupportables pour les chefs de famille qui y avaient tout à perdre. Car ces derniers ne rentraient chez eux qu’au petit matin : certains simplement par habitude et d’autres en raison de contraintes professionnelles.
Dans un couple, une petite fille de 13 mois connaissait à peine son papa du fait de son absence quasi totale à la maison. D’après le témoignage de sa mère, au début du couvre-feu, ce n’était pas facile car la gamine ne faisait que pleurer devant « l’étranger » qu’elle voyait et qui n’était en réalité que son géniteur. Mais au fil du temps, une complicité s’est créée entre père et fille et les deux sont désormais « collés serrés », au grand bonheur de la maîtresse de maison.
Dans une « cour commune », des voisins boivent désormais la bière ensemble même au-delà de l’heure du couvre-feu. Détrompez-vous, ce n’est pas dans un maquis ou autre endroit mais plutôt à la maison, à la faveur du couvre-feu. Avant l’heure dudit couvre-feu, ils payent des bouteilles de bière, en tout cas suffisamment pour tenir jusqu’à une certaine heure de la nuit. Dans la cour, ils bavardent en sirotant leur boisson. Pourtant il y a à peine un mois, pareille scène était inimaginable et c’est à peine si ces voisins se saluaient.
Une chose est sûre, le couvre-feu et la quarantaine, en plus d’être des mesures visant à stopper la propagation du virus, semblent créer ou fortifier certains liens familiaux et amicaux. A quelque chose malheur est bon, diront sans doute certains.
Obissa