Avec la pandémie du Covid-19 qui sévit partout dans le monde, l’économie est touchée de plein fouet, ce qui a entraîné la baisse du prix du baril à l’international. Le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, dans un communiqué, a ainsi annoncé une baisse du prix des hydrocarbures au Burkina Faso. A ce titre, l’essence et le gasoil connaissent une baisse de 30 francs sur le prix du litre, et le pétrole 20 francs. Cette réduction entre en vigueur ce jour 3 avril. Radars Info Burkina a fait le constat et a recueilli les avis de consommateurs.
A la pompe de certaines stations, le prix du litre d’essence est toujours de 660 francs CFA. La baisse n’est pas encore effective dans toutes les stations. La raison invoquée par certains est que le changement du prix est effectué par des techniciens qui ne sont pas encore arrivés sur leur site mais qui viendront probablement le faire. Dans une des stations du quartier Kouritenga, les techniciens de Cobutam (spécialisé dans l’installation et la maintenance du matériel pétrolier) ont déjà effectué les changements des coûts des hydrocarbures. De nombreux citoyens estiment que la baisse des prix des hydrocarbures dans ce contexte ne constitue pas une priorité. Pour Soumaïla Koutogma, un consommateur, il y a plus d’urgences en ce moment que la baisse du prix du carburant. « Le gouvernement devait baisser les prix des denrées alimentaires plutôt que de baisser le prix du carburant. Actuellement, beaucoup de personnes ne sortent plus, des entreprises sont fermées, du coup je ne vois pas l’importance de baisser le coût de l’essence ». Un pompiste d’une station de la capitale est du même avis. Pour lui, le gouvernement doit revoir la fermeture des marchés car sa fonction lui a permis de constater que nombreux sont les Burkinabè qui vivent au jour le jour. «Depuis l’apparition du Covid-19 au Burkina, beaucoup d’entreprises ont fermé pour éviter la contamination. Aussi, le couvre-feu et la mise en quarantaine de certaines villes ont limité les déplacements des personnes. Je pense que la baisse ne sert pas parce que notre clientèle a elle-même baissé». Une dame ayant requis l’anonymat affirme que la baisse ne se ressent pas pour le moment. « Certains pompistes vont garder les mêmes prix pendant un temps parce qu’ils ne veulent pas faire de pertes. La baisse ne se fera ressentir peut-être qu’au bout d’une semaine à mon avis», affirme-t-elle.
Si pour beaucoup la baisse des prix des hydrocarbures n’est pas une priorité, pour M. Kaboré, agent de bureau, cette baisse vient à point nommé. Toutefois, il déplore la lenteur dans les prises de décision du gouvernement. « Le prix du baril a baissé à l’international depuis un certain temps, mais pourquoi le gouvernement a attendu jusqu’à ce jour ? Au Burkina, le gouvernement attend toujours que la population se plaigne avant d’agir ». Il renchérit que le gouvernement devrait être prompt dans ses prises de décision et ne pas laisser traîner les choses.
Elza Nongana (Stagiaire)