Trois jours après la confirmation de deux premiers cas de coronavirus au Burkina Faso, c’est-à-dire le 12 mars 2020, le gouvernement a décidé la suspension des manifestations et rassemblements publics et privés jusqu’au 30 avril prochain. Si cette mesure est tout à fait justifiée, elle cause cependant beaucoup de tort aussi bien aux acteurs qu’aux promoteurs culturels. La rédaction de radarsburkina.net est allée à la rencontre de Jean Marie Nabi (Zopito) et de Ben Idriss Kaboré (Ben Kelly). Le premier est promoteur du festival Afrobeat et l’autre, du village d’expression de musiques africaines de Ouagadougou (VEMAO). Tous croisent les doigts pour que la situation revienne à la normale.
Des manifestations d’envergure comme la Semaine nationale de la culture, des concerts et autres spectacles annulés ou reportés en raison du risque de propagation du coronavirus. Selon le directeur du festival de « musique Afrobeat de Ouagadougou », « Zopito », à l’état civil, Jean Marie Nabi, le festival qui était prévu pour se tenir du 1er au 5 avril 2020, est reporté à une date ultérieure à cause de la pandémie de coronavirus. « Nous croisons les doigts et nous prions que le corps de la santé puisse contenir sinon éradiquer la maladie avant la fin du mois d’avril afin que le Burkina puisse retrouver sa quiétude », a espéré M. Nabi. A l’en croire, les conséquences sont énormes. « Vous savez, quand il y a des cas exceptionnels de ce genre, il n’est pas possible de récupérer l'argent engagé dans le processus de l’organisation d’une activité encore moins de demander des avenants », a relevé M. Nabi. Nous n’avons pas le choix que de subir et d’attendre parce que nous n’avons pas de plan B comme on aime le dire. « Comme c’est un cas d’exception, ni nous, ni le Burkina n’étaient préparés à cette situation, nous allons nous adapter à la décision », a-t-il lancé et d’ajouter, nous ne pouvons ramer à contre-courant de la décision du gouvernement. A l’endroit des burkinabè, le promoteur du festival de musique Afrobeat de Ouagadougou, appelle à observer une grande prudence afin de contenir la maladie dans un temps record. « Cela passera par le respect des mesures préventives diffusées par le ministère de la Santé », a-t-il précisé.
Le promoteur du Village d’expression des musiques africaines de Ouagadougou (VEMAO), manager d’Ahmed Smani, Ben Idrisse Kaboré alias « Ben Kelly », est lui aussi touché par la mesure restrictive. En effet, le VEMAO devait se tenir du 2 au 5 avril 2020. « Vu l’avancée de cette pandémie c’est tout à fait normal qu’on suspende les activités. Mais que veux-tu, cela occasionne des conséquences », a-t-il déclaré. D’après lui, les dépenses qui étaient déjà entamées s’élèvent autour de 3 millions de francs CFA. Pour lui, au-delà même du spectacle, le manager qu’il est perd énormément. « Les contrats que j’ai avec mon artiste, dans l’année, nous pouvons faire près de 200 concerts. Même si on évalue à 200 000 francs CFA pour chaque concert, ce n’est pas petit », a-t-il regretté. L’un dans l’autre, le manager d’Ahmed Smani espère que les choses vont rentrer dans l’ordre. « Sinon il y a ses artistes qui ne pourront pas payer leur loyer », termine-t-il.
Obissa