Ces dix dernières années, le nombre d’auto-écoles au Burkina Faso s’est accru de façon exponentielle. Les normes d’ouverture sont-elles respectées ? La formation est-elle de qualité ? Quelles sont les sanctions à l’encontre des auto-écoles clandestines ? Eléments de réponses dans ce reportage.
A ce jour, environ 94 auto-écoles, dont la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM) a connaissance, sont dénombrées au Burkina. Il y a tout un processus à suivre pour ouvrir une auto-école. Selon Maliki Sawadogo, directeur de la Circulation routière et de la Normalisation, «il y a deux étapes à suivre pour l’ouverture d’une auto-école : la première consiste à déposer un dossier pour obtenir une autorisation d’ouverture ou autorisation provisoire après examen concluant du dossier ; ensuite vient la deuxième étape, qui est l’obtention de l’autorisation d’exploitation». C’est à l’issue de l’obtention de l’autorisation d’exploitation que débutent effectivement les cours et les formations. Une année est accordée aux promoteurs d’auto-écoles ayant reçu l’autorisation d’ouverture pour réunir les conditions nécessaires à leur exploitation (local, nombre de moniteurs, salle de classe, véhicules, etc.). Un comité technique se réunit alors pour délibérer après avoir réalisé des inspections des lieux et examens des dossiers. Au regard de toutes ces conditions parfois jugées trop procédurières, certains promoteurs commencent à donner des cours sans attendre d’avoir obtenu l’autorisation d’exploitation. « Chaque année au nombre des activités de la DGTTM, il est inscrit des inspections. Et c’est lors de ces inspections qu’il nous est donné de constater par moments qu’il y a des auto-écoles qui ne respectent pas le cahier des charges ». La DGTTM veille à ce que les textes soient respectés à travers des inspections continuelles, inopinées et périodiques. Des avertissements et même la fermeture sont les sanctions prises à l’encontre des promoteurs qui ne respectent pas le cahier des charges, suivant la gravité de l’entorse aux textes.
Les formations au sein des auto-écoles sont dispensées par des moniteurs certifiés et des répétiteurs (expérimentés mais qui n’ont pas de carte professionnelle). Selon Médard Comboigo, jeune promoteur de l’auto-école Innova, il y a des moniteurs pour le Code de la route, des moniteurs pour la conduite et des moniteurs polyvalents. Selon certains dires, pour obtenir rapidement son permis de conduire, il faut graisser la patte à certains moniteurs. Mais Comboigo s’inscrit en faux contre de telles pratiques en assurant qu’elles n’ont absolument pas cours dans son auto-école. « Nous avons toujours dit aux candidats qui viennent pour se former qu’il n’y a pas d’urgence à avoir le permis. Pour éviter la corruption, nous avons opté pour des formations accélérées pour ceux qui sont pressés d’avoir leur permis ». Il renchérit que cette option n’est pas une convention qui existe dans toutes les auto-écoles.
Maliki Sawadogo encourage l’amélioration de la qualité de la formation, des véhicules, du personnel et les jeunes promoteurs qui contribuent à améliorer la sécurité routière de nos jours. La formation est certes capitale, mais le respect du Code de la route reste l’affaire de tous.
Elza Nongana (Stagiaire)