La conseillère technique du ministre en charge de l’Education nationale a procédé, le jeudi 9 novembre 2017, à la clôture du projet d’implication communautaire pour l’amélioration de la qualité de l’éducation (CIQUE) dans les provinces du Ziro et du Bazéga.
Il y a de cela trois ans, 2014-2017, l’ONG Bornefonden et Oxfam-Ibis lançaient le Projet d’implication communautaire pour l’amélioration de la qualité de l’éducation (CIQUE) dans les provinces du Ziro et du Bazéga avec l’appui du ministère en charge de l’Education nationale et de ses services décentralisés. D’un cout global de 863 millions de F CFA, le projet a été financé par les fonds mis à la disponibilité de Danida à travers la société civile danoise. L’objectif poursuivi à travers le CIQUE était d’améliorer la qualité de l’enseignement primaire dans sa zone d’intervention grâce à la participation active des acteurs à tous les niveaux, notamment l’association des parents d’élèves/association des mères éducatrices (APE-AME), les enseignants, les élèves, les OSC et toutes les autres structures intervenant dans le domaine de l’éducation dont naturellement les structures déconcentrées du ministère de l’éducation nationale.
Au terme de la mise en œuvre du projet, l’heure est au bilan. C’est ainsi qu’il a été organisé un atelier, dans l’après-midi du jeudi 9 novembre 2017, à Ouagadougou. A en croire le directeur national de Bornefonden, Christophe Zoungrana, le projet a permis d’améliorer le taux de succès au Certificat d’étude primaire. « Dans le Bazéga, le taux de succès est passé de 50,12% en 2016 à 64,79% en 2017. Au niveau du Ziro, on est passé de 70% en 2016 à 78% en 2017 », a-t-il relevé. Toujours en ce qui concerne les pratiques enseignantes, le projet a permis de renforcer les capacités de 66 encadreurs pédagogiques et de 2207 enseignants de la zone d’intervention en matière d’approches pédagogiques centrées sur l’enfant et axées sur le genre. Aussi, des fournitures et du matériel scolaire ont été mis à la disposition des acteurs. A ceux-ci, s’ajoute l’instauration des Journées d’échanges pédagogiques. Ce cadre de formation continue pour les enseignants a permis à 1334 enseignants des classes de CM1 et CM2 et 650 enseignants des classes de CE1 et CE2 d’améliorer leurs pratiques classes.
Dans le domaine de l’amélioration de la qualité de l’éducation, la mise en œuvre du projet aurait contribué à dynamiser les APE. En effet, plus de 2000 membres ont été formés à leurs rôles et responsabilité quant à la gestion du préscolaire et du primaire ; 392 plans d’action ont connu un taux d’exécution d’au moins 90% avec le concours des formateurs endogènes. En outre, il est ressorti que 13 maires de communes de la zone d’intervention se sont engagés à poursuivre l’action pour l’amélioration de la qualité de l’éducation, selon la disponibilité de leurs ressources.
En matière de participation des enfants à la gouvernance scolaire, 70 clubs des filles et 53 parlementaires scolaires ont été mis en place et fonctionnent dans les écoles du Ziro et du Bazèga. Au total, 123 structures scolaires ont mené des activités de plaidoyer et de sensibilisation en faveur d’une éducation de qualité dans les deux provinces. « Depuis que nous avons mis en place le parlement scolaire, les élèves ne jettent plus les ordures au hasard dans la cours de l’école. Ils ne viennent plus à l’école vestimentairement et corporellement sale. Maintenant, ils gagnent de bonnes notes en classe », a confié Salomée Kambou, élève à l’école du secteur 2 de la ville de Kombissiri, province du Bazèga.
Malgré tous des défis restent à relever. Puis au représentant des partenaires de mise en œuvre du projet de rappeler que les avancées ont concerné le préscolaire et le primaire. C’est pourquoi, au-delà d’un passage à l’échelle légitime que les résultats appellent, Seydou Ouédraogo a demandé, à la fois au MENA, au consortium Bornefonden-Oxfam-Ibis et même au PTF du MENA, qu’un nouveau programme soit élaboré. Ceci, en vue de couvrir le maillon restant, à savoir le poste-primaire et le secondaire. S’inscrivant dans cette dynamique, la représentante du ministère en charge de l’éducation, a sollicité l’accompagnement du royaume de Danemark. « Nous avons besoin de vous parce que cette riche expérience ne doit pas se limiter au bénéfice des deux provinces. Nous voulions que toutes les 45 provinces du Burkina Faso puissent en bénéficier », a-t-elle lancé.
Pour l’avènement d’une éducation inclusive, gratuite et de qualité, accessible à toutes et tous, le secrétaire exécutif de Bornefonden a réaffirmé leur disponibilité et détermination à accompagner le MENA, dans un partenariat critique et responsable.
Afin de marquer symboliquement le transfert de compétences dans le cadre du projet CIQUE, le directeur national de l’ONG Bornefonden a remis le rapport final à la conseillère technique du MENA et à Mme l’Ambassadeur de la république de Danemark, sous des ovations à tout rompre. Puis à Ulla Naesby Tawiah de signifié : « Nous avons reçu un grand document avec toutes les expériences. Ca pourra nous servir à voir avec les autres partenaires comment mieux faire. Aussi, permettra-t-elle, au ministère en charge de l’éducation nationale de voir comment est-ce qu’il peut élargir les expériences avec d’autres structures, surtout publiques ».
Le projet CIQUE fait suite au projet PAQUE sur la période 2010-2013, axé sur l’amélioration de la qualité de l’éducation de base dans les provinces du Bazéga, Ziro, Zounwéogo, Boulgou et le Koulpélogo.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net