Au Burkina Faso, la mortalité néonatale était estimée à 23 décès pour 1000 naissances vivantes en 2015, selon l'Institut national de la statistique et de la démographie (INSD). Les causes de cette mortalité sont essentiellement les infections sévères, la prématurité, l’asphyxie et le tétanos néonatal. Pour avoir une idée des causes du faible poids des bébés à la naissance, d’une part, et savoir comment se fait la prise en charge des « bouts de chou », d’autre part, Radars Info Burkina est allé à la rencontre du Professeur Fla Koueta, chef du département de pédiatrie au Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO). Lisez plutôt.
Selon le Pr Koueta, l’expression « faible poids à la naissance » englobe deux entités. « S’agissant de la première entité, il s’agit des enfants nés avant terme, également appelés prématurés. La deuxième entité, quant à elle, concerne les enfants qui naissent à terme mais ont un poids de naissance inférieur à 2500 grammes. On parle dans ce cas de bébés hypotrophes ».
A en croire le toubib, les causes de l’hypotrophie sont liées soit à l’enfant, soit à sa génitrice. «Parmi les causes liées au bébé, il y a d’abord les malformations congénitales. Chaque fois qu’un enfant a une malformation à une partie de son corps, notamment au cœur, l’irrigation au niveau du sang et des organes ne se fait pas normalement. Il y a également certaines pathologies qui ne sont pas des malformations mais existent pendant la grossesse de la mère. Il s’agit dans ce cas de pathologies infectieuses. Enfin, il y a certaines anomalies génétiques qui font que l’enfant à naître ne grossit pas normalement. Parmi les causes liées à la maman et à l’environnement dans lequel celle-ci est, on peut citer toutes les maladies de la maman, en commençant par le phénomène de l’hypertension artérielle et ses répercussions. Quand une femme enceinte est hypertendue, dès que sa tension artérielle monte, la nutrition du fœtus ne se fait plus normalement. Nous avons également le diabète maternel non équilibré. Parfois, le diabète est découvert pendant la grossesse, parfois il est déclenché chez certaines femmes par la grossesse. C’est ce qu’on appelle diabète gestationnel. Le diabète a deux conséquences sur le nouveau-né : soit l’enfant naît trop gros, soit il naît trop petit. En outre, les autres pathologies liées au cœur en dehors de l’hypertension peuvent faire que la femme va mal alimenter le fœtus. Il y a également les maladies comme la drépanocytose. Il faut souligner en outre la malnutrition de la maman elle-même. Par ailleurs, il y a toutes les pathologies infectieuses comme le paludisme. C’est pour cette raison que dans le suivi des grossesses, il y a le traitement prophylactique du paludisme. Pour finir, il faut retenir qu’il y a l’environnement dans lequel le bébé est. Certaines anomalies du placenta et du cordon peuvent empêcher de bons échanges entre le bébé et la maman », a longuement expliqué le spécialiste.
De l’avis du thérapeute, généralement le traitement et surtout le pronostic dépendent de la cause de l’hypotrophie. « Si l’enfant a une anomalie liée à une maladie génétique ou bien à une malformation, le pronostic n’est pas le même que si c’est juste la maman qui a fait un paludisme au cours de la grossesse. Le traitement va consister à prendre précocement cet enfant en charge pour bien le nourrir. Certains nouveau-nés peuvent être plus facilement pris en charge mais pas d’autres », a-t-il conclu.
Ainsi, outre la bonne santé du fœtus, il faut que sa maman soit bien nourrie et en bonne santé si on veut éviter un faible poids du bébé à la naissance.
Aly Tinto