Le suivi citoyen effectué par le REN-LAC se veut un regard externe critique du processus de mise en œuvre des infrastructures publiques, particulièrement de celles routières, depuis leur conception, le processus de passation des marchés, l’exécution et les mécanismes de contrôle jusqu’à la réception et à l’utilisation desdites infrastructures. Pour ce faire, l’organisation a inscrit dans son Plan stratégique 2017-2020 le suivi citoyen des infrastructures publiques, au rang desquelles figurent les infrastructures routières. Pour l’année 2019, quatre projets ont été scrutés par le Réseau : il s’agit de trois projets suivis depuis 2018 que sont le projet portant sur les travaux d’aménagement et de bitumage de la section urbaine RN4, les travaux de construction et de bitumage de la RN29 Manga-Zabréainsi que les travaux de construction et de bitumage de la route Kantchari-Diapaga-Tansarga jusqu’à la frontière du Bénin. Le quatrième projet, lui, concerne les travaux d’aménagement et de bitumage des voiries urbaines pour la célébration du 11-Décembre 2019 dans les villes de Tenkodogo, de Koupéla et de Ouargaye.
Contribuer à améliorer la qualité des infrastructures routières réalisées par l’Etat, c’est l’objectif visé par le REN-LAC à travers le suivi citoyen des projets routiers ciblés. Des constats faits sur le terrain, il ressort que de manière générale, les délais d’exécution des quatre projets ne sont pas respectés, aucun projet suivi ne présentant un niveau d’exécution conforme aux prévisions. En ce qui concerne par exemple l’aménagement de la RN4 (Ouagadougou) qui devait prendre fin le 31 décembre 2017, les travaux n’étaient qu’à 75,76% de taux d’exécution physique à la date du 28 octobre 2019. L’entreprise attributaire du marché, COGEB International, a bénéficié de deux (02) avenants sans incidence financière sur le budget des travaux, et un troisième avenant a encore été introduit par l’entreprise pour espérer achever le chantier en février 2020. L’équipe de suivi a aussi constaté, lors de son inspection à la date du 17 octobre 2019, que les travaux de construction et de bitumage de l’axe Diapaga-Tansarga-Frontière du Bénin confiés à l’entreprise CSE n’avaient pas connu de démarrage pour un délai consommé de 26%. L’entreprise a tenté de justifier cet état de fait par la situation sécuritaire qui prévaut dans la zone. Pour ce qui est des infrastructures du 11-Décembre 2019, à la date du 7 octobre 2019, aucun chantier n’avait atteint 60% de taux de réalisation. Le retard qui était plus palpable sur les chantiers des villes de Tenkodogo, Koupéla et Ouargaye s’explique en partie par l’implantation tardive des entreprises.
Un autre constat de l’équipe de suivi pour ce qui est du renseignement du public et de l’implication des partenaires locaux est que des insuffisances subsistent malgré les recommandations faites l’année précédente. Au niveau de certaines collectivités territoriales comme Tansarga et Diapaga, l’information sur certains projets n’est pas la mieux partagée et la collaboration entre partenaires sociaux est jugée insuffisante. Outre cela, une insuffisante implantation des panneaux de signalisation, parfois même au niveau des déviations, a été relevée sur l’axe Manga-Zabré. Dans certaines zones, une partie des populations affectées par les travaux estime n’avoir pas été indemnisée à la hauteur de ses attentes.
Synthèse d’Armelle Ouédraogo