La période de forte chaleur s’annonce avec insistance au Burkina Faso, et la demande en électricité s’accroît elle aussi de façon considérable. Pourtant, la Société nationale burkinabè d'électricité (SONABEL) annonce un déficit énergétique de 50MW pour 2018. L’offre en électricité sera alors inférieure à la demande. Et déjà, les prémices de cette réalité se font sentir au sein de la population.
Zalissa YARO, gérante d’une entreprise de photocopie : « Ces coupures d’électricité perturbent nos activités. Lors des opérations de saisie ou de photocopie, on n’arrive pas à satisfaire les clients. Lorsqu’il y a une coupure d’électricité, les clients n’attendent pas que le courant revienne. Ils s’en vont et c’est de l’argent que l’on perd. J’exhorte le gouvernement à trouver des solutions à ces difficultés. Les années passent et se ressemblent malheureusement. Par ailleurs, quand il y a coupure, cela endommage les machines. En novembre passé, on a été confronté à ce genre de difficulté. »
Aboubacar DEME, vendeur de poisson: « Déjà que le marché est difficile, les coupures viennent empirer la situation. A cause de ces délestages, mon poisson se gâte. Rien qu’hier, j’étais obligé de jeter une bonne partie. Les coupures se font à tout moment, dans la journée comme dans la nuit. Ce qui fait que nous ne sommes pas du tout contents de la SONABEL. »
Olivier KIENDREBEOGO, couturier : « Les coupures me pénalisent en tant que couturier. Je n'arrive pas à remplir mes obligations dans les délais impartis. Les clients se plaignent et ce n’est pas économiquement rentable. Nous n’arrivons pas à travailler à temps plein à cause des coupures, alors qu’on doit payer les impôts, les taxes, les factures d’électricité, le loyer. On n’arrive vraiment pas à joindre les deux bouts en période de chaleur. »
Amado OUEDRAOGO, coiffeur : « Le coiffeur ne peut rien faire sans électricité. Plusieurs fois, de nombreux clients ont été obligés d’attendre pendant de longues minutes le retour de la lumière afin que j’achève leur coiffure. Cela nous fait perdre beaucoup d’argent, car il arrive que le délestage dure plus de quatre (4) heures. Pourtant, on est obligé de payer le loyer et les impôts à la fin du mois. La SONABEL elle-même réclame sa part. Le plus grave, c’est que les coupures à répétition endommagent nos appareils de travail. »
Propos recueillis par RGB