La Coalition des associations pour la défense au Droit au logement (CADDL) a rencontré la presse ce 13 mars. Il était essentiellement question d’informer l’opinion nationale du report de la marche meeting sur le droit au logement initialement prévue pour se tenir le 15 mars 2018, et d’évoquer les agressions dont les populations de la zone non lotie de Kouba seraient victimes.
« La marche meeting en direction du Ministère de l’habitat, initialement prévue pour se tenir le 15 mars est reportée au 5 avril 2018 ». C’est la première information qui a été livrée aux hommes de médias au cours de la conférence de presse animée par les membres de la Coalition des associations pour la défense au Droit au logement (CADDL). Un report de date lié aux récentes attaques terroristes qui ont endeuillé le Burkina Faso. « Au regard de cette dure épreuve qu’a vécue notre peuple dans son ensemble, marquée par les nombreuses pertes en vie humaine et les dégâts matériels, suite aux événements du 2 mars, la CADDL reporte la marche meeting sur le droit au logement, initialement prévue pour le 15 mars, au 5 avril prochain à partir de 8h à la bourse du travail pour marcher en direction du Ministère de l’habitat. Il a semblé nécessaire de reporter cette activité afin de donner du temps aux victimes de s’essuyer les larmes et panser les blessures », a fait comprendre Elie TARPAGA, membre de la coalition.
Cette marche meeting ne serait pas du goût de tous les Burkinabè, car à en croire les membres de la CADDL, des tentatives de sabotage de l’événement seraient menées. « C’est avec regret que l’on constate des actes tendant à intimider les populations ou à les corrompre à hauteur de cinquante mille francs CFA (50 000) afin de les empêcher de se mobiliser massivement pour la marche en direction du Ministère de l’habitat », s’est plaint Elie TARPAGA.
Les revendications de la CADDL
Au cours de la conférence de presse de ce 13 mars, les membres de la CADDL ont aussi fait le point de leur plate-forme revendicative. « Il s’agit entre autres d’un audit sérieux des opérations de lotissement passées, du retrait des parcelles et espaces volés ou détournés et d’une proposition claire de leur mode de rétribution aux populations régulièrement recensées, préalable à la levée de la suspension des opérations de lotissement décidée en 2011 ; de l’arrêt des actions des sociétés immobilières qui compromettent davantage l’espoir des populations d’accéder à des logements décents ; et de la construction par l’Etat de logements sociaux à prix abordables au profit des populations qui vivent dans les zones non loties », a expliqué le porte-parole de la coalition.
Evoquant le cas spécifique des logements sociaux, Elie TARPAGA a critiqué la politique de logement du gouvernement, qu’il considère comme élitaire. « Il y a des Burkinabè, la plus grande masse d’ailleurs, qui n’ont pas mille francs CFA (1000) par jour comme revenu et qui se voient ainsi mis à l’écart de leurs fameux logements à dix millions de francs CFA », a-t-il martelé.
Pour finir, les membres de la CADDL se sont appesantis sur des cas d’agression dont auraient été victimes les populations des zones non loties de Kouba, dans la commune rurale de Koubri. « Le 09 mars dernier, à l’issue d’une assemblée générale dans le cadre de la campagne pour la défense du droit au logement, une milice a attaqué les participants avec pour cible les responsables du comité des résidents de la zone non lotie de Kouba. Cette agression a occasionné de nombreux blessés. Parallèlement à cette agression, les mêmes individus procèdent à la démolition des domiciles des résidents mettant dans la nature une centaine d’individus ».
Un état de fait que les membres de la coalition qualifient de « barbarie » et face auquel ils requièrent l’intervention des autorités judicaires.
RGB