La direction générale de la Société burkinabè des Fibres Textiles (SOFITEX) a tenu une conférence de presse le mercredi 8 novembre 2017 à Bobo-Dioulasso. Cette rencontre, présentée comme un « tremplin de partage et d’échange », a été une occasion pour son directeur général(DG), Wilfried Yaméogo, de faire le point de la campagne cotonnière 2017-2018, une campagne qu’il juge acceptable.
La conférence de presse, deuxième du genre depuis la nomination de Wilfried Yaméogo à la tête de la SOFITEX, s’est tenue ce jour afin d’apporter des informations sur le déroulement de la campagne agricole 2017-2018. Cette rencontre a connu la participation massive des membres comité de direction de la SOFITEX, des membres du conseil d’administration de l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB) et ceux de la Recherche cotonnière. Tout ce beau monde était assisté de la presse nationale et internationale.
Les conférenciers du jour ne passeront pas par quatre chemins pour dénoncer les caprices de la saison pluvieuse qui a beaucoup altéré cette campagne agricole. En effet, les producteurs avaient montré leur engouement pour la culture du coton en cette campagne, suite aux bons résultats de celle de 2016-2017 et à l’annonce des prix d’achat du coton graine et de cession des intrants jugés satisfaisants.
Cependant, la réalisation des intentions de culture s’est heurtée au profil pluviométrique peu favorable caractérisé par une installation précoce des pluies suivie de plusieurs poches de sècheresse plus ou moins longues (juillet, aout et septembre). « En outre, on a noté un faible cumul des précipitations de 849 mm contre un normale de 950 mm de pluie avec une très mauvaise répartition dans le temps et dans l’espace », a lancé, Ousséni Kaboré, directeur du développement de la production cotonnière de SOFITEX.
Ce profil pluviométrique « atypique » n’est pas sans conséquences sur cette campagne cotonnière. En effet, le développement du bon taux de semis précoces et de semis à bonne date a été affecté et compromis par les poches de sècheresse qui ont empêché la bonne réalisation des opérations de fertilisation. Concrètement, les difficultés d’application des engrais à bonne date et l’inefficience de ceux appliqués dans des conditions de sècheresse ne permettaient par leur absorption par les plantes selon les explications de Ousséni Kaboré.
A en croire ce dernier, c’est ce qui a favorisé le développement et la prolifération de tout le faciès parasitaire dominé par les chenilles des capsules et des piqueurs suceurs de sève, dont les mouches blanches. L’invasion de tous ces parasites a eu pour conséquences, les rougissements de cotonniers.
Cette « conjonction de facteurs » défavorables a eu pour conséquences collatérales une baisse des rendements au champ et partant une baisse des attentes de production de coton graine. « Les données issues des comptages capsulaires fixent le niveau de la production prévisionnelle à 563 000 tonnes graine en zone SOFITEX au titre de la campagne 2017-2018 contre des attentes de production de 650 000 tonnes de coton graine, soit un taux de réalisation de 87% », a-t-il laissé entendre.
Toutefois, le DG a souligné que « les résultats mitigés ne doivent pas amener certains producteurs à douter de la qualité des intrants agricoles mis à leur disposition par le SOFITEX ».Par ailleurs, il s’est réjoui de la hausse des résultats par rapport à ceux de la campagne écoulée, qui sont cependant mitigés, car en deçà des attentes. Il a également saisi cette occasion pour rassurer tous les producteurs de la zone SOFITEX, sur toute la rigueur observée lors du processus d’approvisionnement et de contrôle de qualité des différents types d’intrants. « Ces procédures de même que la composition, les formules et les types d’intrants sont déterminés par la recherche cotonnière sur la base de plusieurs années d’expérimentation prenant en compte les contraintes techniques », ont précisé les conférenciers.
Cette conférence a été une occasion également, d’adresser les remerciements des membres de la SOFITEX, aux différents partenaires techniques et financiers, pour leur appui et leur accompagnement. Aussi, ces derniers n’ont-ils pas manqué de réitérer leur disponibilité aux « braves cotonculteurs » à toujours être à leur écoute et à trouver des solutions idoines à leurs préoccupations.
Romuald Dofini
Lefaso.net