Le pays des hommes intègres est à sa 59e année d’existence en tant qu’État souverain qui s’est émancipé de la France qui l’avait érigé en colonie depuis 1919. D’ailleurs, cette date du 11 décembre marque également le centenaire de la création de cette ex-colonie. À l’occasion de cette commémoration, Radars Info Burkina a recueilli les opinions de jeunes dans la capitale Burkinabè.
Le Burkina Faso vit en ce jour 11 décembre 2019 à Tenkodogo, ainsi que dans le reste du pays, au rythme des festivités de la célébration de ses cinquante-neuf ans d’existence. Ces festivités se déroulent dans un contexte où le pays est mis en difficulté par les attaques des groupes terroristes mais aussi dans une période où des mouvements contre la politique française en Afrique sont d’actualité. Le tout envenimé par l’invitation à la clarification des positions des présidents par leur homologue français sur la présence militaire française dans le Sahel.
Yssifou Sawadogo est étudiant en philosophie à l’université Joseph Ki-Zerbo. Pour lui, l’indépendance est un acquis de haute lutte du peuple voltaïque de l’époque qu’il convient de saluer. Il souligne cependant qu’il reste beaucoup à faire. « Nous devons mettre à profit ces moments pour méditer sur le sens de l’indépendance », a-t-il affirmé.
Djibril dit Baba Guiendé, est un autre jeune étudiant en communication à qui nous avons tendu notre micro dans la capitale burkinabè. Il partage l’opinion d’Issifou. Et d’ajouter : « Il est inconcevable qu’après plus d’un demi-siècle d’existence, nos dirigeants soient incapables de doter le pays d’infrastructures modernes pour l’éducation, la santé ainsi que la mobilité des citoyens », a-t-il déploré.
Les jeunes interviewés se sont également prononcés sur l’invitation à polémique du président français en cette période de célébration de l’accession du Burkina Faso à la souveraineté internationale. «Cette invitation traduit la volonté du président français de mettre à dos nos chefs d’États vis-à-vis de leur peuple. Il est conscient que ces présidents ne peuvent pas immédiatement mettre fin à la coopération militaire française dans le Sahel. Il appartient aux jeunes de ne pas tomber dans ce piège. »
Sinaré Amadé : « Je me demande comment le président du Faso arrive à prononcer le mot indépendance tout en sachant qu’il doit répondre à une àlconvocation le 16 de ce mois en France. J’estime que nous ne sommes pas encore libres car la liberté ne se donne pas sur un plateau d’or comme ce fut le cas dans les années 1960. »
La plupart des jeunes reconnaissent et saluent le sacrifice de leurs ancêtres pour l’obtention de cette indépendance mais restent en général persuadés qu’elle reste à conquérir voir à achever. Ils dénoncent notamment des implications de l’ex-puissance coloniale, surtout avec la dernière invitation du président Emmanuel Macron à ses homologues du G5 sahel.
Péma Néya