C’est l’un des quartiers les plus populaires de la ville de Ouagadougou. Karpala s’est rendu célèbre par ses rues au relief accidenté où stagnent eaux de pluie et boue en saison pluvieuse et qui sont aussi particulièrement poussiéreuses quand arrive la saison sèche. Une situation incommode pour les résidents et leurs visiteurs. Radars Info Burkina s’est intéressé à ce quartier de la capitale.
Après les eaux stagnantes dans les nids-de-poule et dans les caniveaux, c'est la poussière qui prend immédiatement le relais à Karpala. D’ailleurs en période pluvieuse, pendant les jours ensoleillés, il y a de la poussière dans ses artères.
Un calvaire des habitants qui vivent au rythme des extrémités des deux principales saisons climatiques au Burkina Faso. En période pluvieuse, les rues de la crémière, celles qui mènent jusqu’au nouveau palais de justice jouxtant le pont de « Djikofè » ainsi que d’autres rues, retiennent de l’eau, réduisant ainsi la mobilité des riverains. « Il faut être sûr de la qualité de tes roues avant de t’aventurer à Karpala en période de pluie », nous avait confié un riverain.
La pluie est partie avec ses eaux et sa boue certes, mais les riverains doivent toujours faire face à des routes tortueuses et surtout poussiéreuses. La poussière dans ce quartier fait partie du quotidien de ses résidents. « On dit même que c’est notre fond de teint», lance une demoiselle sur sa mobylette, un pagne noué au cou et affublée d’un cache-nez pour se prémunir contre la poussière. « Quand tu quittes ton domicile pour le service où pour des visites, tu as honte à ton arrivée. C’est comme si tu ne t’étais pas lavé avant de sortir, tellement tu es poussiéreux», fulmine-t-elle.
Une réalité qui n’épargne personne dans ce quartier. « La poussière ici à Karpala nous envahit où que nous soyons : au marché, à la maison ou en circulation. Nous ne pouvons pas dire que nous y sommes habitués mais c'est notre lot quotidien. La mairie arrose souvent les rues mais au bout d’une heure, elles s’assèchent et c’est bonjour la poussière », nous a confié une résidente de ce quartier.
Souleymane Koadima habite le quartier depuis quelques mois. Après y avoir vécu sa première saison de pluie, il entame sa première saison sèche. « Le problème de Karpala se résume à deux réalités : les inondations en temps de pluie et la poussière en période sèche. On se demande pourquoi certains quartiers sont bien entretenus et pas Karpala. Je pense que la mairie fait des efforts mais il faut que le gouvernement et les riverains s’organisent pour l’entretien de ce quartier», a-t-il proposé.
« C’est parce que nous sommes bien portants que nous payons des taxes. Il faut qu’on les utilise pour entretenir nos voies et nos rues afin de nous protéger. Combien d’enfants et d'adultes tombent chaque jour à cause de la poussière ici ? » s’est interrogé Amidou, un jeune commerçant.
Un calvaire que les autorités municipales n’ignorent point mais elles disent fonctionner dans la limite des ressources dont elles disposent. Néanmoins, elles se félicitent des infrastructures réalisées et de celles en cours de réalisation, notamment la voie du château et celle qui reliera les deux voies menant à Pô et à Fada.
Le ministre des Infrastructures, en visite dans ce quartier, avait annoncé l’entretien et le bitumage de plusieurs rues de Karpala d’ici la fin de l’année. Pour l’heure, ses habitants doivent encore inhaler et supporter la poussière et tous les risques sanitaires qui l’accompagnent dans ce quartier populaire de l’arrondissement 11 de la ville de Ouagadougou.
Péma Néya