L’orchestre de l’université de Ouagadougou, qui a rayonné dans le passé et duquel sont sortis de talentueux artistes, n’est plus que l’ombre de lui-même depuis un certain temps. L’absence de relève en raison du départ permanent des membres dudit orchestre, la détérioration du matériel musical et l’absence de local pour les répétitions sont, entre autres, les raisons de son inactivité. Les autorités en charge de la culture de l’université de Ouagadougou disent en prendre acte et fonder leur espoir sur les anciens de ce groupe musical et toute autre bonne volonté pour qu’il renaisse de ses cendres.
De l’avis de Yacouba Ouédraogo, directeur du centre régional des œuvres universitaires de Ouagadougou, il est vrai que l’orchestre de l’université de Ouagadougou a eu de beaux jours. Mais il s’est trouvé qu’à un moment donné, la question de la relève s’est posée au regard du départ des étudiants et de la détérioration du matériel. C’est ce qui a fait que de nos jours qu’il n’est plus sur pied, révèle-t-il. Mais il assure que des démarches ont été entreprises pour y remédier. « Concrètement, nous avons fait le point du matériel existant et la salle qui a abrité l’orchestre est en train d’être réaménagée. Cette salle, nous comptons mettre tout en œuvre pour que tout ce qu’il faut comme acoustique s’y trouve pour offrir de meilleures conditions de travail à sa renaissance. Nous sommes en train de voir comment la reconstituer. A ce propos, nous comptons aller d’abord vers les anciens pour recueillir leurs avis et solliciter leurs compétences pour former la relève et pouvoir faire renaître cet orchestre ». A propos de ceux-ci, Yacouba Ouédraogo déclare savoir que plusieurs d’entre eux occupent des postes de responsabilité, mais dit être certain que s’ils sont approchés, ils peuvent donner un coup de main dans ce sens. Selon lui, autant des efforts sont faits au niveau de sa direction, autant les plus hautes autorités de l’université de Ouagadougou en ont fait une préoccupation et espèrent que cet orchestre renaisse de ses cendres en 2020. Malgré le nombre croissant d’orchestres dans la ville de Ouagadougou, le directeur régional du centre des œuvres universitaires reste convaincu que l’orchestre aura sa place dans l’univers musical au Burkina Faso. Car actuellement, soutient-il, l’université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo regorge d’étudiants talentueux sur tous les plans, notamment celui de la musique. De plus, il estime que des anciens comme Zedess (Seydou Zongo), aujourd’hui directeur général du Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA), Jean Yves Bayala, professeur à l’Institut national de la formation artistique et culturelle (INAFAC), Abraham Abassague, directeur de l’INAFAC, qui forme des orchestres, et bien d’autres ne laisseront certainement pas l’orchestre sans accompagnement d’autant plus qu’ils sont non seulement musiciens, mais aussi responsables de structures culturelles dans lesquelles la musique occupe une place de choix. « A tous ceux qui ont connu cet orchestre pendant ses moments de gloire, qui l’ont aimé, qui ont participé à sa vie, je demande de ne pas laisser l’orchestre de l’UO mourir de sa belle mort et qu’ils nous accompagnent pour qu’il renaisse de ses cendres », a-t-il lancé en guise de cri du cœur.
Ce groupe musical, selon les anciens, a constitué un cadre de formation et d’échanges pour les membres qui y ont transité.
En rappel, l’orchestre de l’université de Ouagadougou a été fondé en 1985 au Burkina Faso par Tall Mountaga et des amis, sous la présidence de Thomas Sankara. C’est un groupe composé d’étudiants passionnés de musique. Y ont effectué un passage de nombreux artistes musiciens comme Zedess et Jean Yves Bayala, Eugène Kunker, Yves Thiombiano, Sosthène Yaméogo, Amity Méria, Abraham Abassagué et bien d’autres qui font la fierté de la musique burkinabè.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné