Elles ont fait de l’entretien de la ville de Ouagadougou leur métier. Au quotidien, elles balaient certaines rues de la capitale burkinabè et enlèvent les ordures qui les jonchent. Ces femmes, connues sous l’appellation Brigade verte, assurent la salubrité de nos rues depuis plusieurs années et endurent l’incivisme des citoyens. Radars Info Burkina s’est intéressé à leur contribution pour une ville propre.
Selon la mairie centrale de la ville de Ouagadougou, au quotidien, plus de 3 000 femmes recrutées assurent l’entretien des artères de la capitale. Dès l’aube, elles quittent leurs foyers respectifs, laissant derrière elles époux et enfants, pour se préoccuper de la salubrité de la capitale. Certaines d’entre elles y vont même avec leur enfants au dos.
Au centre-ville, nous avons rencontré une équipe de ces femmes qui forment la Brigade verte et que d’autres appellent « les femmes de Simon ». Une appellation qui renvoie à l’ancien maire de Ouagadougou sous qui cette Brigade verte a été créée il y a maintenant 24 ans.
« Nous nous levons très tôt à cause du soleil et des usagers. A 4h ou 5h du matin, nous sommes déjà sur pied. Nos travaux de ménage, nous les faisons la veille. Si on a un enfant très capricieux, on l’amène avec nous sur le site. Nous sommes regroupées par équipes et avons des rues précises à entretenir tous les matins », nous confie l’une d’entre elles.
Ces femmes affirment être fières de contribuer à entretenir la capitale burkinabè. « La vie en ville n’est pas du tout facile. Grâce à ce métier, nous arrivons quand même à avoir un revenu. Nous sommes heureuses de contribuer à rendre propre notre ville », affirme notre interlocutrice.
Toutefois, ces mères courage de la Brigade verte déplorent le comportement incivique de certains citoyens. «Certains ne prennent pas la peine de jeter les déchets ou les sachets d’eau dans une poubelle. Souvent même, alors qu’on vient à peine de balayer un lieu, quelqu’un vient y jeter des ordures. C'est vraiment énervant. Et dans ces cas-là quand les contrôleurs arrivent, ils pensent que le travail a été mal exécuté alors que ce sont certaines personnes qui réduisent à néant nos efforts», ajoute-t-elle.
Un autre risque auquel s’exposent ces femmes dans l’entretien des rues de la capitale est l’incivisme de certains usagers de la route. « Il y a des gens qui conduisent très mal, qui sont pressés et roulent à vive allure. Ils ne font donc pas attention. C’est pourquoi nous sommes obligées de nous lever très tôt le matin et d’être très prudentes quand on travaille», explique une des nettoyeuses.
Ces femmes de la Brigade verte prennent d’énormes risques pour l’entretien des rues de la ville. Elles contribuent à donner à la capitale burkinabè une allure reluisante. Et cela, en s’exposant à l’incivisme de certains citoyens au quotidien.
Péma Néya
