On néglige très souvent leur utilité jusqu'à ce que le besoin se présente à nous dans les rues, marchés ou autres espaces publics. Les toilettes dans la capitale burkinabè, puisque c’est de cela qu’il est question, en plus d'être en nombre insuffisant, ont généralement un aspect physique qui laisse à désirer. Radars Info Burkina s’intéresse aujourd’hui au problème des WC et douches à Ouagadougou.
Il y a quelques années, l’artiste musicien burkinabè Sana Bob évoquait dans son titre « Mon pays » la question des toilettes publiques à Ouagadougou. Aujourd’hui encore, ce problème est d’actualité. En effet, dans plusieurs marchés et yaars de même que sur les grandes avenues de la capitale au centre-ville, l’absence de toilettes publiques pose problème.
« La question des WC à Ouagadougou est sérieuse. Quand vous voulez vous soulager, c’est tout un problème. On est souvent obligé de se rendre dans les services afin d’utiliser leurs toilettes si elles ne sont pas fermées », nous explique Ali, un jeune homme que nous avons rencontré au centre-ville de la capitale.
Dans les marchés, les gares routières, les stades et certaines salles de spectacles telles que la maison du Peuple, à l’insuffisance des toilettes s’ajoute l’état défectueux et vétuste des quelques latrines qu’on trouve. Une situation qui expose les usagers de ces lieux d’aisances à toutes sortes de risques sanitaires.
Selon Adeline, une dame qui a bien voulu se prêter à nos questions, les femmes sont celles qui pâtissent le plus de cette déplorable situation. « Les hommes, c’est encore mieux ! Ils peuvent se tenir debout pour se soulager sans attirer les regards des passants. Mais pour nous les femmes, c’est pas du tout évident. Ce n’est même pas bien qu’une femme s’expose. Mais on n’a parfois pas le choix. Il y a des toilettes publiques, même dans les services, qui exposent les femmes à des infections dangereuses. C’est même préférable d’éviter de les utiliser », nous a-t-elle confié.
La construction et l’entretien de toilettes dans la capitale burkinabè, en plus de soulager les populations, contribueraient à prévenir certaines maladies. Car les excréments humains en plein air peuvent être sources de maladie, en plus de contribuer à l’insalubrité.
« Nous invitons les mairies des différents arrondissements et même la mairie centrale à songer à la construction et à l’entretien de toilettes pour nous autres. Ceux qui travaillent dans des services ont des toilettes alors que nous qui exerçons les métiers informels, nous sommes souvent obligés de nous soulager en pleine rue ou dans les cours environnantes », plaide un citoyen.
En attendant que son cri du cœur soit entendu, les Ouagavillois et leurs visiteurs continueront à se soulager en pleine rue ou dans les toilettes publiques défectueuses, avec les risques que cela comporte.
Péma Néya