Dans le rapport de la lutte anti-corruption que le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a publié en octobre 2019, la police municipale est classée 2e en matière d’actes illégaux s’inscrivant dans les faits de corruption. C’est au niveau des contrôles de la circulation urbaine et des contrôles routiers que ce service public a été épinglé.
Les contrôles de la circulation urbaine sont l’une des principales opportunités d’offres et de sollicitations de rétributions illégales. Selon le rapport du REN-LAC, 104 des 105 cas de rétributions illégales ont eu lieu lors de contrôles de la circulation routière urbaine.
En plus de ces contrôles, ceux d’occupation des espaces publics ont fait l’objet de rétributions illégales. 66,7% des rétributions illégales ont eu lieu dans la seule ville de Ouagadougou. L'une des conséquences de cette corruption, de notre point de vue, c’est l’accroissement du nombre d’accidents de la circulation à Ouagadougou. Car quand les contrôles de la circulation routière ne sont pas correctement faits et que les engins non en règle passent par les mailles du filet de la police municipale, cela est source d’insécurité routière. Il en est de même de l’installation anarchique de certains commerces aux abords des voies. Ces dernières années, plusieurs cas malheureux d’accidents ont été enregistrés à cause des deux cas susmentionnés. Pour les autorités municipales de la ville, en l’occurrence Moussa Bélèm, 1er adjoint au maire de la commune de Ouagadougou, tous les maires des arrondissements ont eu mandat de déguerpir ceux qui occupent anarchiquement des espaces publics et mettent souvent ainsi en péril leur vie et celle des autres.
Pour résoudre ce problème, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), à titre de recommandation, dit qu’il est impératif que les acteurs étatiques fassent preuve de plus de fermeté et d’engagement dans l’instauration d’un climat sain de gestion du bien public. Les citoyens doivent, eux aussi, non seulement refuser la corruption mais surtout s’engager aux côtés de tous les acteurs qui luttent contre ce fléau en vue d’assurer un contrôle populaire de l’action publique. Sans cet engagement citoyen, le REN-LAC estime qu’il est vain d’espérer vaincre l’impunité des cas de corruption et parvenir à un développement.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné