vendredi 19 avril 2024

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Marche du 12 octobre interdite par la mairie : « Alors qu’ils évoquent la situation sécuritaire, eux, membres du MPP, mènent allègrement leur campagne en vue des élections de 2020, aussi bien à Ouagadougou que dans d’autres localités du pays », Chrysogone

oct uneLe Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), en collaboration avec d’autres structures, prévoyait d’organiser le samedi 12 octobre, en marge des journées anti-impérialistes, une marche-meeting contre le terrorisme et la présence des bases militaires étrangères sur le territoire burkinabè. Une marche finalement interdite par la mairie de Ouagadougou, qui la juge «inopportune » eu égard à la situation sécuritaire délétère. Les structures organisatrices ont alors décidé de tenir à la Bourse du travail un meeting en lieu et place de la marche suivie de meeting initialement envisagées. Radars Info Burkina (RB) a tendu son micro à Chrysogone Zougmoré (CZ), président du MBDHP, qui nous livre ici son ressenti sur la décision de la mairie et sur la pertinence de la manifestation.

RB : Quelle appréciation faites-vous de la correspondance que vous a adressée la mairie de Ouagadougou et dans laquelle elle juge votre marche-meeting du 12 octobre contre la présence des bases militaires étrangères et le terrorisme inopportune ?

CZ : C’est la deuxième fois en l’espace d’un mois, sous le prétexte fallacieux de la situation sécuritaire, que le maire MPP de Ouagadougou, peut-être sur instruction de son parti, interdit une marche que nous avions prévue. Il s’agit cette fois de celle du samedi 12 octobre 2019. Je parle de prétexte fallacieux parce qu’alors qu’ils évoquent la situation sécuritaire, eux, membres du MPP, mènent allègrement leur campagne en vue des élections de 2020, aussi bien à Ouagadougou que dans beaucoup d’autres localités du pays. Ils ne se privent pas non plus d’aller « se balader » à Bruxelles en forte délégation, alors qu’ils prétendent que la situation sécuritaire les préoccupe. Ce qui n’est pas du tout exact. On peut également expliquer cette interdiction-là par le fait qu’au fond, le maire, son parti et leurs alliés ne sont pas d’accord avec l’objet de notre marche qui est de dénoncer le terrorisme et la présence des bases militaires étrangères dans notre pays. Comme vous le savez, ils sont pieds et poings liés face à certaines puissances occidentales dominantes présentes chez nous et dont ils exécutent les injonctions. C’est cela, la vraie raison de l’interdiction de notre manifestation ! Il n’est même pas exclu que le maire ait fait ampliation de cette décision d’interdiction à certaines chancelleries accréditées au Burkina. Nous assistons là à une dérive fascisante de la part du pouvoir MPP en place, à laquelle il faudrait que notre peuple s’oppose. Nous avons conquis des espaces de liberté par la sueur et le sang et il faudrait que nous les défendions s’il le faut par la sueur et le sang.

oct 2RB : Qu’est-ce qui a finalement été décidé ? La marche-meeting aura-t-elle lieu tout de même ou avez-vous décidé de reporter la manifestation ?

CZ : Nous sommes des structures responsables et civilisées, nous ne sommes donc pas dans un esprit de bravade de qui que ce soit. C’est pourquoi nous avons décidé, unanimement et souverainement, de nous en tenir au meeting, qui aura lieu samedi à partir de 8h à la Bourse du travail de Ouagadougou. Nous ne voulons pas céder aux provocations du MPP, donc nous avons décidé de nous en tenir à un meeting.

RB : Est-ce à dire que la forme de la manifestation ayant changé, vous adresserez une nouvelle correspondance aux autorités municipales pour les en informer ?

CZ : Non, nous n’avons pas introduit une nouvelle demande. Puisque c’est la marche qu’ils ont interdite, nous n’avons pas jugé utile d’introduire une nouvelle demande. Nous ne l’avons même jamais fait, puisque le principe et le régime, c’est l’information préalable. Nous n’avons pas besoin de demander une quelconque autorisation à une quelconque autorité pour manifester.

RB : Que reprochez-vous exactement aux bases militaires étrangères pour ne pas vouloir de leur présence sur le sol africain ?

CZ : D’abord, leur présence attire les groupes terroristes. « L’ami de ton ennemi, c’est ton ennemi ». Ils attirent donc les troupes djihadistes et il y a même des groupes terroristes qui l’ont déclaré. Nous abritons des troupes françaises, donc le Burkina Faso est devenu un ennemi des djihadistes. Et le deuxième élément, c’est que comme je le rappelais tantôt, le prétexte généralement brandit pour justifier la présence de ces bases-là, c’est qu’elles sont là pour nous protéger. Mais vous constatez avec moi que depuis qu’elles sont là, cantonnées au Burkina dans certaines localités notamment, cela n’empêche pas que des attaques aient lieu. Bien qu’ils aient tous les moyens de détecter les mouvements des groupes terroristes, nos positions avancées au niveau des zones très difficiles sont assez régulièrement attaquées. Ils ont tous les moyens de nous renseigner mais ne le font pas. Cela nous fait dire que leur présence ici vise autre chose, à savoir la protection des intérêts des puissances que représentent ces bases.

RB : Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit de toutes ces personnes qui désirent se joindre à vous pour le meeting du 12 octobre ?

CZ : Un appel à la mobilisation, comme nous le faisons depuis pratiquement deux semaines, à travers des conférences de presse et autres. Nous invitons donc non seulement les populations de Ouagadougou, mais aussi celles de l’ensemble du territoire national qui peuvent faire le déplacement à venir afin que nous nous engagions comme plusieurs autres peuples d’Afrique. Il y a eu de telles manifestations au Mali, au Niger, au Tchad et en Centrafrique sans que les autorités de ces pays aient voulu s’opposer à cela. Je me dis même que si cette marche avait eu lieu, nous aurions à la tête du cortège avec nous le ministre de la Défense Chériff Sy qui, comme vous le savez, a fustigé la présence des troupes militaires françaises, en rapport avec l’efficacité de leur présence. J’appelle donc à la mobilisation et à maintenir les positions de lutte afin que notre démarche soit fructueuse.

Propos recueillis par Armelle Ouédraogo

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