dimanche 24 novembre 2024

6es journées de la dermatologie : Saisir l’opportunité qu’offre le numérique pour améliorer l’accès et l’offre en soins dermatologiques

sobud uneLa Société burkinabè de dermatologie, d'esthétique et de cosmétologie (SOBUDEC) tient pour la 6e fois, les 4 et 5 octobre, les journées de la dermatologie. Deux jours durant, les professionnels de la santé de la peau vont faire l’état des lieux de la pratique au Burkina Faso et réfléchir sur comment saisir l’opportunité qu’offrent les technologies de l’information et de la communication pour accroître l’offre de soins, surtout en ce qui concerne les populations vivant dans les zones de désert médical.

Les citoyens burkinabè en savent très peu sur les maladies dermatologiques et les conséquences que ces dernières peuvent avoir. Pour beaucoup d’entre eux, souffrir d’une maladie de la peau n’est pas si grave, pourvu que l’on puisse vaquer tranquillement à ses occupations. Et rares sont ceux qui ont recours à un dermatologue pour bénéficier d’une prise en charge adéquate lorsqu’ils ont quelques problèmes de peau. Pourtant, la peau constitue la quatrième cause de maladies et il existe bien des maladies de la peau qui engagent le pronostic vital, si elles ne sont pas prises en charge à temps. Le déficit crucial de dermatologues (NDLR : Seulement 29 pour plus de 20 millions de Burkinabè) n’est pas non plus pour arranger les choses. En effet, certains citoyens interrogés disent avoir « bavé » avant de pouvoir rencontrer un dermatologue en vue de résoudre leur problème de santé. Comment alors arriver à toucher toutes les populations en quête de soins de qualité ? D’où l’importance pour les praticiens de cette science, à l’occasion de ces 6es journées, d’organiser, selon Pascal Niampa, président de la SOBUDEC, leur pratique pour pouvoir offrir un accès plus élargi et de qualité aux patients. sobud 2« La dermatologie est une discipline très clinique qui est méconnue de la population en général et je pense que nous devons réfléchir aux différents moyens et stratégies pour pouvoir déjà informer plus largement la population sur ce que le dermatologue peut et doit faire. Les maladies de la peau ne sont pas seulement bénignes, il y en a qui peuvent engager le pronostic vital. Il nous faut donc réfléchir et utiliser les nouvelles opportunités que nous offrent les TIC afin de rendre plus accessibles nos services au plus grand nombre de patients qui sont souvent dans des zones reculées et qui nous arrivent quelquefois assez avancés dans la maladie ». Cette utilisation des TIC à travers la télé dermatologie permettrait par exemple à un patient qui se trouverait en zone de désert médical, très loin d’un dermatologue, avec l’aide d’un personnel de santé, de faire transmettre un certain nombre d’informations, y compris les images et renseignements concernant sa maladie, sur une plateforme qui sera gérée par la SOBUDEC. A travers cette plateforme, des spécialistes vont se prononcer sur les éventuelles hypothèses et proposer des solutions. Cela va permettre de réagir plus vite et d’atteindre beaucoup de personnes, a ajouté Pascal Niampa. Il faut noter que la télé dermatologie est déjà mise en œuvre dans certains pays africains tel le Mali.

S’il est irréfutable que la mise en œuvre de la télé dermatologie permettra d’accroître l’offre de soins, il n’en demeure pas moins que plusieurs défis devraient d’abord être relevés. Il s’agit notamment de la nécessité d’une connexion Internet fluide avec un coût accessible, de la mise à niveau des praticiens sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, sans oublier une mise à disposition des outils et équipements nécessaires. La télé dermatologie nécessite aussi un respect strict du secret professionnel de la déontologie à travers l’utilisation éthique des données, en vue de préserver l’intimité du patient.

Pour la ministre burkinabè de la Santé, Claudine Léonie Lougué, qui copatronne  avec le Pr Alkassoum Maïga les présentes journées scientifiques, elles sont également une opportunité de partage et de remise à niveau, de formation, qui permet de savoir d’où l’on vient, où l’on en est et où l’on va. Et le thème de ces 6es journées regroupe, selon elle, tout cela : « L’état des lieux, où est-ce qu’on s’est rendu en matière de dermatologie, quelles sont les perspectives que nous voulons développer et quelles sont les opportunités que nous offre le numérique. »

 Ces 6es journées seront ponctuées par des conférences sur la thématique principale, « Comment planifier l’application de la télé dermatologie au Burkina Faso », ainsi que des communications orales sur les faits cliniques.

Armelle Ouédraogo

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