Harouna Yoda, magistrat nommé par le Conseil supérieur de la magistrature en sa 2e session ordinaire au titre de l’année 2019 tenue les 23 et 24 mai 2019, a réellement pris fonction en tant que procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I en remplacement de Maïza Sérémé. Le désormais ex-procureur avait annoncé son départ en début avril du fait des pressions politiques dont elle ferait l’objet. Elle occupait ce poste depuis 2015.
Après quatre ans à la tête du parquet Ouaga I, Maïza Sereme dit avoir passé de bons moments de collaboration et de partage avec ses collègues de service. Elle reconnaît que le travail a été ardu, très difficile car elle estime qu’après l’insurrection populaire, l’incivisme a été très exacerbé au point qu’il était très difficile de faire respecter la loi. Mais avec la franche collaboration des uns et des autres, son équipe et elle ont su compter sur la sagesse divine et par la grâce de Dieu ils ont fait leur part du travail. En tant qu’être elle reconnaît que tout n’a pas été parfait, mais se basant sur l’appréciation de sa hiérarchie, elle pense avoir rempli la mission qui lui avait été confiée avec succès. Comme souvenir l’ayant marquée, Maïza Sereme pointe du doigt les premières attaques terroristes en janvier 2015 et la succession de celle-ci l’a beaucoup marquée. De même sur un certain nombre de dossiers, nous avons voulu appliquer la loi et plusieurs personnes ne voulaient pas l’entendre de cette oreille. Il a fallu assez de communication pour que d’autres comprennent.
Pour le procureur entrant, Harouna Yoda, qui secondait Maïza Sérémé en tant que substitut du procureur du Faso, sa mission va s’inscrire dans la continuité sous le strict respect et l’application de la loi. Il dit compter sur la franche collaboration de ses collaborateurs de tout ordre pour la bonne conduite de cette nouvelle mission à lui assignée. Selon Harouna Yoda, le parquet Ouaga I du Tribunal de grande instance de Ouagadougou a une compétence territoriale sur trois provinces que sont celles du Kadiogo, du Ganzourgou et du Bazèga. Il abrite les forces spécialisées de lutte contre les infractions économiques et financières et de lutte anti-terroriste. Ce parquet a sous sa direction 49 sous-unités et unités de police judiciaire, y compris la section de recherche de la gendarmerie de Ouagadougou, et le service régional de police judiciaire de la police nationale. A cela il faut ajouter la police anti-fraude de l’or, la police de l’eau, la brigade spéciale d’investigation anti-terroriste, les services spécialisés de l’environnement et de la douane.
Pour lui, le parquet a à sa charge, au titre de l’état civil, 8 communes du Ganzourgou, les 7 communes du Bazèga et les 12 arrondissements de la capitale. En raison du dynamisme de l’activité socio-économique de la capitale, le parquet reçoit un nombre important de procédures et de justiciables.
Pour ce qui concerne les justiciables, le constat est itératif. Ils sont désormais très exigeants et prompts à demander des comptes sur le traitement aussi bien de leurs dossiers que ceux qui concernent la vie de toute la cité, at-il indiqué.
Pour cela, en prenant les rênes du parquet de Ouaga I, Harouna Yoda se dit prêt pour le combat en ces termes : « Je m’oblige à relever ces défis dans la stricte observance des exigences de la loi. Pour ce faire, je nourris des attentes à l’égard de ma propre personne non seulement, mais aussi à l’égard de mes collaborateurs ».
En rappel, c’est suite à un appel à candidatures qu’Harouna Yoda a été retenu par le Conseil supérieur de la magistrature le 24 mai 2019. Il a été installé par le président du Tribunal de grande instance, Pascal Compaoré.
Saâhar-Iyon Christian Somé Békuoné