Après l’attaque sanglante perpétrée ce vendredi 02 mars par des hommes lourdement armés dans le centre-ville de Ouagadougou, le calme semble être revenu. La vie reprend doucement son cours normal, en dépit des barrages de la police. De retour sur les lieux du drame, quelques témoins s'expriment, malgré la douleur et le mauvais souvenir qui restera à jamais gravé dans les esprits.
Amado BOUEMTABA, commerçant
« J’étais dans ma boutique lorsque l’attaque est survenue. On avait tous peur et on craignait le pire. Mais je suis fier de la riposte de nos Forces de défense et de sécurité. La question du terrorisme ne concerne pas seulement le Burkina Faso. C’est un problème d’ordre mondial. Je prie Dieu afin qu’il nous éloigne de ces parasites. Ce qui me fait mal, ce sont les pertes en vie humaine qui ont été enregistrées.»
Issaka OUEDRAOGO
« Ce serait un mensonge d’avancer que notre armée ne s’est pas défendue. Hier, je croyais que le bilan serait plus lourd. Les Forces de défense et de sécurité ont fait tout ce qui était de leur pouvoir pour repousser les terroristes. Il faudrait à présent mieux aider notre armée en la dotant de matériel de défense adéquat.»
Alice ZONGO, commerçante
« J’étais dans ma boutique pendant l’attaque. On a d’abord entendu des coups de feu, par la suite c’était l’explosion. C’était une panique générale. On essaie d’aller de l’avant, quel que soit ce qui va se passer. Je crois que les Forces de défense et de sécurité ont bien fait leur travail. On les encourage dans ce sens.»
Maturin PARKOUDA, informaticien
« Nous étions vraiment très tristes d’apprendre une fois encore une attaque dans la ville de Ouagadougou. On priait Dieu pour qu’il y ait moins de dégâts. On ne savait pas à quoi on s’attendait. Malheureusement, il y a eu des pertes en vie humaine. Je salue la bravoure des Forces de défense et de sécurité qui ont riposté. Ce que ces gens veulent, c’est créer la psychose et nous maintenir dans nos maisons. Mais on ne doit pas se laisser aller. Le terrorisme n’est pas la seule préoccupation de l’armée, il faudrait que la population se mobilise pour le combattre.»
Saïdou TAMBOURA
« J'étais dans les parages en train de causer. Entre temps, on a entendu des crépitements d’armes. On a vu les gens courir dans tous les sens, et quelqu’un nous a fait savoir qu’il se pourrait que ce soit une attaque terroriste. C’est ainsi que les gens ont commencé à ranger les affaires et à s’en aller. C’était une panique généralisée. Je salue le courage des Forces de défense et de sécurité qui abattent un travaille énorme. Je présente mes condoléances aux familles éplorées. Mais cette attaque ne va rien changer dans notre quotidien. Je suggère au gouvernement de fournir plus d’efforts. Jusque-là, je me demande comment ces gens ont pu pénétrer l’Etat-major et commettre ces dégâts. Tant qu’il n’y a pas de sécurité, il n’y a pas de développement.»
Jules KOALA, étudiant
« Pendant l’attaque, j’étais au centre-ville, non loin de la l’Etat-major général des armées. J’étais bouleversé de savoir que notre pays est vulnérable même dans la journée. Les gens couraient de partout et hurlaient. L’attaque de l’Etat-major montre que le Burkina Faso est vulnérable. Je rends hommage à ceux qui ont lutté ou qui sont tombés sur le front. Personnellement, j’ai le moral haut, et il ne faut surtout pas que ces personnes nous empêchent de vivre.»
Abdoul Malick NAGBILA, élève
« Pendant l’attaque, j’étais en classe. Vers 10h, on a entendu une forte explosion. Les murs ont commencé à trembler. Nous avons quitté les classes et au dehors, les gens couraient dans tous les sens. C’est aux environs de midi que le Directeur général des élèves nous a convoqués pour nous faire part de la nouvelle de l’attaque. Afin de rentrer chez nous, il a fallu qu’on passe par la porte arrière de l’établissement. Une telle attaque prouve que les terroristes sont vraiment hostiles vis-à-vis de notre armée. »
Béatrice KABORE, élève
« On était en cours de Philosophie lorsque l’explosion est survenue. On a d’abord pensé à un accident avant de comprendre que c’était une attaque. Je suis restée à l'école jusqu’à 12h. Je ne pouvais pas aller avant car j’avais peur de rencontrer sur mon chemin les assaillants. La situation est inquiétante. Je pense que les Forces de défense et de sécurité ont fait de leur mieux, malgré les insuffisances.»